Svinkels

Biographie

Avec un nom inspiré d'une marque de bière, Nikus Pokus, Gérard Baste et Mr Xavier forment sans doute le trio le plus improbable du rap français. Les Svinkels traînent depuis 1997 leur esprit punk paillard dans un corps rap sur de nombreuses scènes dans un style mêlant humour et inventivité. Après deux albums et une pause discographique de cinq ans, les trois MC ont repris le chemin des studios pour publier Dirty Centre en 2008.

Avec un nom inspiré d'une marque de bière, Nikus Pokus, Gérard Baste et Mr Xavier forment sans doute le trio le plus improbable du rap français. Les Svinkels traînent depuis 1997 leur esprit punk paillard dans un corps rap sur de nombreuses scènes dans un style mêlant humour et inventivité. Après deux albums et une pause discographique de cinq ans, les trois MC ont repris le chemin des studios pour publier Dirty Centre en 2008.

Houblon rap

A force de boire des Swinkels à la sortie du lycée et d'écouter du rap, Gérard Baste, Nikus Pokus et Mr Xavier se mettent à griffonner quelques textes sans vraiment se prendre au sérieux. Et pourtant dès 1997, après « Alcootest » sur la compilation Police, ils publient un premier maxi huit titres, Juste Fais Là !, à la forte odeur de houblon. « Cereal Killer » constitue une sorte d'hymne pour le groupe qui épuise le champ lexical de l'alcoolique jusqu'au coma éthylique démontrant toute leur habileté textuelle : « Notre torture, c'est la Tourtel, et on va t'en faire boire jusqu'au bout de l'ennui ! » Car malgré leur image de fêtards, les Svinkels ne laissent pas une rime au hasard et les instrumentaux vrillés collent toujours à l'esprit du morceau.

Cyprès français

Le trio profite des années fastes du rap français pour publier son premier album sur Delabel. Tapis Rouge sort en 1999 et leur permet de développer leurs thèmes préférés : l'alcool et la fête. Ils signent aussi un premier titre politique, « Front Contre Front », et sortent les guitares énervés pour « Réveille le Punk ». Leur musique rappelle à la fois l'énergie des Beastie Boys et l'univers enfumé de Cypress Hill avec une touche franco-française appuyée.


Corrosion

Quatre ans et un maxi plus tard, ils réapparaissent avec Bons Pour L'asile, un deuxième album sorti en indépendant moins centré sur la bière, mais toujours aussi cramé et drôle. Leur humour corrosif tourne souvent à l'autodérision notamment sur un des passages d'anthologie : « Le svink c'est chic ». Une poignée de morceaux confirment aussi leur capacité à aborder des sujets plus sérieux au-delà des vannes envers Sarkozy et Chirac.

Scènes festives

Le groupe se fait une bonne réputation sur scène et en festival où ils sont accompagnés par DJ Pone dont l'esprit punk colle à celui du groupe. Le DJ signe en 2005 une compilation, Réveille le Svink, qui regroupe titres phares publiés sur album ou maxi, des remixs et collaborations avec d'autres groupes comme TTC ou Parabellum. Le disque contient notamment une version revisitée de « Bois mes paroles » samplant la musique de la pub Heineken...

Grosse fatigue

Il faudra attendre 2008 pour retrouver les Svinkels sur album. Différentes apparitions avec d'autres artistes, notamment sur l'album de L'Atelier, et leurs concerts avaient tout de même permis de garder leur trace jusque-là. Sous l'influence du crunk, le son dirty south américain, les trois MC baptisent leur troisième disque Dirty Centre. Ludovic Bource alias Dr Crunkenstein est aux manettes pour réviser les premières versions produites par Nikus Pokus, Drixxxé et DSL. Ce long format n'a pas la justesse de ses prédécesseurs et l'orientation musicale vers le crunk lasse assez vite. Leur univers potache a-t-il atteint ses limites ? La réponse sur scène peut-être où le groupe est dorénavant accompagné par des musiciens, DJ Pone ayant pris le large pour se consacrer aux Birdy Nam Nam.