La Grande Sophie

Nom de naissance

Sophie Huriaux

Naissance

18 Juillet 1969, Thionville, Moselle, France

Biographie

Longtemps méconnue et jouant dans les bars, Sophie Huriaux alias La Grande Sophie (née à Thionville en Moselle le 18 juillet 1969) ne se fait connaître que tardivement. Malgré un premier album en 1996 qui lui vaut de se produire dans des festivals français, ce n'est que dans les années 2000 que sa carrière est vraiment lancée. Patiemment formée à l'école de la scène et du microcosme associatif, c'est à la faveur du tube « Du courage » qu'elle devient en 2003 l'une des voix les plus populaires de la scène pop rock hexagonale. En 2009, La Grande Sophie change de peau et de registre avec l'album Des Vagues et des Ruisseaux, classé n° 12 des ventes françaises. Un virage confirmé par La Place du Fantôme (2012), qui se classe n° 9. Trois ans plus tard, elle publie son septième opus, Nos Histoires (n° 12 en 2015), dont la sortie est précédée par le single « Maria Yudina », baptisé ainsi du nom de la pianiste russe qu'elle a rencontrée. Récompensée par le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros en 2010, La Grande Sophie poursuit son explorations musicale, du folk à l'électro en passant par la pop, avec l'album Cet Instant (2019, n° 22), suivi en 2023 par La Vie Moderne.

La Grande Sophie, Sophie Huriaux pour l'état civil, naît à Thionville (Moselle), le 18 juillet 1969. Sa famille s'étant installée dans le sud, elle grandit à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), où elle développe assez tôt un intérêt pour la musique, et notamment pour la guitare : à l'âge de treize ans, elle monte avec son frère et un voisin un groupe de rock alternatif, qui se produit plusieurs fois dans la région : Sophie participe à une comédie musicale intitulée Ramona Lulu. Mais les carrières de baby rockers n'ont qu'un temps et Sophie se retrouve étudiante aux Beaux-Arts, à Marseille.

La sculpture ne suffit cependant pas à satisfaire les envies artistiques de la jeune fille qui, trouvant l'ambiance de ses études « trop élitistes » reste prise dans ses rêves de musique : guitare à la main, elle arpente les rues de la cité phocéenne et chante ses compositions aux terrasses des cafés et restaurants. De fil en aiguille, l'artiste bourlingueuse se fraie un chemin dans le monde des associations artistiques : le collectif Life, Live in the Bar - par lequel elle rencontre d'autres artistes comme Les Têtes Raides, La Tordue ou Louise Attaque - lui offre l'opportunité d'accéder à des petites salles et, en 1995, de « monter » à Paris.

De concert en concert, La Grande Sophie fait connaître son style pop rock sophistiqué. Elle se produit aussi bien dans des squats artistiques que dans de véritables salles de concert, écumant les clubs plus ou moins branchés de ses reprises des Pretenders ou de Françoise Hardy. En 1996, des passages au Printemps de Bourges, puis aux Francofolies de La Rochelle, apportent à la chanteuse un surcroît de notoriété.

De la cuisine aux sunlights

Adepte d'une musique faite « à la maison » et enregistrée dans des conditions plus ou moins artisanales (elle crée la « kitchen music », qu'elle définit comme « un mouvement du milieu des années 90 qui considère l'activité musicale comme peu différente de toute autre tâche quotidienne »), La Grande Sophie sort en 1997 un premier album (La Grande Sophie S'agrandit), sur le label indépendant Les Compagnons de la Tête de Mort. Mais c'est en 2000 que les choses sérieuses commencent, l'artiste « indé » signant chez les suppôts du « Grand Capital » : entrée chez Sony Music, La Grande Sophie enregistre un nouvel album, réalisé par Phil Délire, collaborateur habituel de Noir Désir et Alain Bashung. Sorti en 2001, Le Porte-Bonheur se vend à plus de 30 000 exemplaires, grâce notamment au grand succès de la chanson « Martin », qui impose le style à la fois puissant, sophistiqué et féminin de la chanteuse.

La Grande Sophie, admiratrice de la musique anglo-saxonne, s'attache à créer dans ses chansons des univers complets et cohérents, tout en brossant des portraits souvent doux-amers de la condition humaine. La chanteuse, toujours très présente sur la scène « alternative » et dans les festivals, sort son album suivant à l'automne 2003 : Et Si C'était Moi, édité par Universal et dont se détachent le tube « Du courage » et « Devenir grand », est un nouveau succès, soutenu par une longue tournée en France. Son endurance de sprinteuse de la scène vaut à La Grande Sophie, en 2005, une Victoire de la musique dans la catégorie « Révélation scène de l'année ».

Sur sa lancée, elle enregistre un quatrième album, La Suite..., qui paraît en 2005 dans sa version initiale, puis en 2006 dans une version agrémentée de nouveaux morceaux et vendue avec un DVD-portrait. En 2007, lors de sa tournée, La Grande Sophie se produit au Zénith de Paris. En 2008, elle renoue avec ses racines de musicienne de rue avec la tournée Toute seule comme une grande, se produisant - en solo, donc - dans des petites salles, dans une série de concerts acoustiques, prélude à son album à venir. Cette même année, fidèle à un esprit « indé », elle musicienne expérimente les nouveaux modes de distribution, en proposant six titres en version digitale à télécharger sur son site internet.

En janvier 2009 paraît un album plus personnel, Des Vagues et des Ruisseaux, qui voit la chanteuse changer de registre et s'éloigner du carcan rock au profit d'une écriture plus sensible (« Pardonner » et « Quand le mois d'avril »). Ce virage en direction de la chanson est confirmé par La Place du Fantôme sorti en février 2012, dont est extrait le titre « Ne m'oublie pas ». L'album produit par la triplette Vincent Taeger, Vincent Taurelle et Ludovic Bruni dévoile des climats plus sombres et mélancoliques que les précédents.

La Grande Sophie affine encore son écriture au fil de son septième album, paru en septembre 2015, Nos Histoires. Sa sortie est devancée par un premier extrait, « Maria Yudina », qui rend hommage à la pianiste russe du même nom.

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