Paavo Järvi

Naissance

Estonia

Biographie

Fils du grand chef estonien Neeme Järvi, Paavo Järvi suit la même voie. Malgré l'influence de celui-ci, le chef d'orchestre né en 1962 a su se faire un prénom dans le monde de la musique classique en consacrant son talent aux compositeurs classiques (Beethoven, Mozart, Bruckner, Mahler) comme aux contemporains (El Khoury, Escaich, Arvo Pärt), ou estoniens (Erkki Sven Tüür). Encouragé par Leonard Bernstein, ses enregistrements de Sibelius (les Cantates, distinguées par un Grammy Award) et nombre d'oeuvres orchestrales sont devenus des références. Naturalisé américain, Paavo Järvi dirige successivement l'Orchestre symphonique de Cincinnati (2001 à 2011), la Deutsch Kammerphilharmonie de Brême, l'Orchestre radio-symphonique de Francfort, l'Orchestre de Paris (2010 à 2016) et l'Orchestre symphonique de la NHK. En 2015, c'est avec l'Orchestre symphonique national d'Estonie que sont publiées les Cantates de Chostakovitch. Chef invité du Philharmonia Orchestra de Londres, il suit les traces de son père dans l'enregistrement des six symphonies de Nielsen.

Paavo Jarvi est né à Tallinn, en Estonie, le 30 décembre 1962. Fils du grand chef d'orchestre Neeme Järvi (1937), il est aussi le frère aîné de Krystian Järvi (1972), lui aussi chef d'orchestre. Dans cette famille de musiciens résolument tournée vers la direction, Paavo Järvi commence son éducation musicale par les percussions et la direction d'orchestre au conservatoire de sa ville natale.

En 1980, sa famille fuit le communisme pour les États-Unis. Paavo Järvi intègre la Juilliard School de New York puis le Curtis Institute of Music de Philadelphie, où il côtoie Leonard Bernstein qui l'encourage à suivre cette voie. Nommé chef invité de l'Orchestre philharmonique royal de Stockholm en 1995 (jusqu'en 1998), le chef estonien dirige également l'Orchestre de la ville de Birmingham, en Angleterre, avant de prendre la direction musicale de l'Orchestre symphonique de Cincinnati, où il reste en poste de 2001 à 2011.

Les années 2000 sont pour Paavo Jarvi être un marathon mondial. Il enchaîne et cumule les postes de directeur musical : en Allemagne en 2004 à la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, et, de 2006 à 2014, à l'Orchestre radio-symphonique de Francfort. En 2010, il rejoint la direction musicale de l'Orchestre de Paris où il est nommé jusqu'en 2016. Parallèlement, Paavo Järvi enregistre les symphonies de Beethoven avec l'orchestre brêmois. Ces interprétations (Symphonie n° 9 ; n° 1 & n° 5 ; n° 7 & n° 2) sont encensées par la presse et plébiscitées par le public. Les Symphonies n°3 & n° 8 obtiennent le Prix annuel de la critique allemande.

En 2009, Paavo Järvi se distingue avec sa lecture de la Symphonie n° 9 de Bruckner, enregistrée avec l'Orchestre radio-symphonique de Francfort. Fier de ses racines estoniennes, il enregistre « à domicile » les Cantates de Sibelius avec l'Orchestre symphonique national d'Estonie, ce qui lui vaut de remporter un Grammy Award. À l'instar de son père, il se consacre à la reconnaissance de compositeurs estoniens comme Erkki-Sven Tüür, dont il crée la composition Exodus (1999) et la Symphonie n° 7 (2009). En 2011, l'album Baltic Portraits est un récital de compositeurs estoniens réalisé avec le concours de l'Orchestre symphonique de Cincinnati.

En 2010 paraît son interprétation du Concerto pour piano n° 2 de Brahms, ainsi que les Klavierstücke, Op. 76, en compagnie du pianiste Nicholas Angelich et de l'Orchestre symphonique de la radio de Francfort. C'est avec la soprano Natalie Dessay et la mezzo-soprano Alice Coote que, la même année, Paavo Järvi enregistre la très réussie Symphonie n° 2 de Gustav Mahler. En 2011, il enregistre avec l'Orchestre de Paris le Requiem de Fauré, avec la collaboration très remarquée de Philippe Jaroussky.

En 2012, Paavo Järvi multiplie les concerts parisiens à la salle Pleyel en dirigeant l'Orchestre de Paris. Il partage la scène avec son jeune frère Krystian Järvi. Après le succès de ses Cantates de Sibelius, le chef estonien publie en 2015 trois cantates modernes de Chostakovitch, qui firent scandale en leur temps : Song of the Forests, The Sun Shines on Our Motherland et The Execution of Stepan Rapin. La même année, il est nommé directeur musical de l'Orchestre symphonique de la NHK à Tokyo. Chef invité du Philharmonia Orchestra de Londres, il est désigné par la revue Diapason « artiste de l'année ». Il retrouve ensuite l'Orchestre de Francfort pour l'enregistrement des six symphonies du compositeur danois Carl Nielsen, comme le fit son père, et accompagne le violoniste Renaud Capuçon dans le recueil Lalo - Sarasate - Bruch (2016).

Parmi ses créations figurent également des oeuvres contemporaines de Jörg Widmann (Antiphon, 2008), Arvo Pärt (Silhouette, hommage à Gustave Eiffel, 2010), Bechara El-Khoury (Orages, 2013), Eric Tanguy (Affettuoso, 2014) et Thierry Escaich (Concerto pour orchestre, 2015).