Montemarco
Biographie
Montemarco est auteur-compositeur-interprète. Né à Marseille, il passe son enfance dans un petit village de 700 habitants du sud de la France, entouré de ses parents et de son grand frère. Dès l’âge de cinq ans, il chante partout, tout le temps. Un jour, alors qu’il donne de la voix dans la salle de bain, sa mère se tourne vers son père et dit : « Ton fils est un chanteur. » Elle ne s’est pas trompée.
Chez Montemarco, la musique est présente — on écoute Muse, Amy Winehouse, Daran — mais personne ne la pratique vraiment, à part son père, qui fait vibrer les murs avec sa basse. Montemarco est un enfant créatif dans un environnement peu fertile artistiquement. Il grandit isolé dans ses élans sensibles, et en tant qu’adolescent queer, l’idée même de faire de l’art ou de vivre sa différence lui semble irréalisable. La prudence l’emporte sur l’élan.
À 14 ans, il entame des cours de piano pour s’accompagner au chant. Il découvre un plaisir inattendu dans le jeu instrumental, au-delà de la simple voix. Les émotions deviennent couleurs, les harmonies, des langages. Il se passionne pour Chopin et les romantiques. Très vite, il comprend que ce qu’il cherche à travers la musique, c’est émouvoir, toucher ce qu’on cache aux autres, et parfois à soi-même.
Il se produit une première fois en piano-voix dans son école de musique, mais au moment de choisir une orientation, les limites de son environnement le rattrapent. Un avenir dans la musique semble hors d’atteinte. Trop incertaine. Trop risquée. Trop différente. Il se tourne alors vers un parcours scientifique, plus rassurant pour lui comme pour sa famille. Il quitte la campagne pour Toulon, puis Lyon, où il obtient une licence, un master, puis l’agrégation de mathématiques. Cinq années intenses où la musique devient lointaine, presque oubliée.
Une fois diplômé, il décide de voyager. Il part en Amérique latine, seul, sac sur le dos, dans l’idée de se reconnecter à ses émotions. C’est une expérience fondatrice, faite de rencontres, de paysages, de liberté. Mais la pandémie de Covid vient tout interrompre brutalement. Il est rapatrié en France, et passe plusieurs mois chez ses parents, en retrait. Le face-à-face avec lui- même est brutal. Il rachète un piano. La musique revient. Comme si elle n’était jamais vraiment partie.
En 2020, Montemarco s’installe à Paris. Il enseigne les mathématiques à temps partiel, mais consacre toutes ses heures libres à la musique. Il poste régulièrement des reprises piano-voix sur les réseaux sociaux, où ses vidéos commencent à rencontrer leur public. Peu à peu, il tisse des liens avec d’autres artistes, découvre un cercle musical créatif, fertile. Invité sur scène pour des duos, il découvre le plaisir de la scène vivante. Jusqu’au jour où un booker lui propose de défendre un set complet dans un co-plateau. Pour la première fois, il doit présenter 40 minutes de concert.
C’est le déclic. Jusque-là, il écrivait par bribes — des couplets, des refrains épars. Pour ce concert, il compose sa première chanson entièrement construite : Le roi choisit la dame. Puis d’autres suivent. L’écriture devient naturelle, la composition un terrain d’expression intime. Il aborde des thèmes comme l’abandon, les actes manqués, les ruptures silencieuses, mais aussi l’acceptation, la découverte de soi et la fierté d’exister pleinement.
Alors que tout s’ouvre, un obstacle majeur survient : depuis plusieurs mois, il sent que sa voix faiblit. Un diagnostic médical révèle un polype sur sa corde vocale droite. L’opération est nécessaire. Suit une période de silence forcé et de grande vulnérabilité. La voix revient peu à peu, mais la confiance, elle, tarde. Les projets sont mis en pause. L’élan est brisé.
Une nouvelle opportunité de concert — un showcase de 40 minutes — le remet en mouvement. Il accepte le défi. À l’issue de ce concert, il rencontre son premier collaborateur professionnel dans l’industrie musicale. Ensemble, ils entament une phase intense de développement artistique. Il travaille avec des producteurs, arrangeurs, paroliers. Un univers se précise.
En décembre 2024, Montemarco dévoile son premier single, Le roi choisit la dame, distribué par Believe. L’accueil de la communauté LGBTQ+ et d’un public plus large se fait pas à pas, à travers les mots justes, les émotions brutes, et une voix qui cherche à faire résonner l’intime.
Sur scène, Montemarco gagne en ampleur : il rassemble plus de 3 000 spectateurs à Royan, se produit à la Boule Noire, apparaît sur France 2, et participe à l’Hyper Week-End Festival à la Maison de la Radio avec Piche.
Aujourd’hui, avec les équipes d'Universal Music France qu'il a rejoint début 2025 au sein du label Island Def Jam, il prépare un premier EP profondément personnel. Un projet à la fois mélancolique et lumineux, traversé par les doutes de l’âge adulte et les élans d’enfance, les chutes et les renaissances. Il y célèbre les liens, la fragilité, les rêves têtus.
Son dernier single, Poupée, en est une synthèse poignante. Sur une production minimaliste, il aborde l’effacement de soi dans une relation déséquilibrée. « Tu tires les fils et me fais danser / Je deviens peu à peu la poupée » : à travers cette phrase centrale, la chanson évoque l’emprise sans la nommer, la dépossession douce-amère. La voix, d’abord retenue, monte en puissance pour transformer la fragilité en force. Poupée ne se referme pas sur la douleur : elle s’en extrait.
Avec une plume ciselée, une voix singulière et une présence pudique mais marquante,Montemarco s’impose comme l’une des figures émergentes de la nouvelle scène française. Une pop introspective et sensible, où chaque mot compte, où chaque note raconte.
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