Marghe

Loin de là d’ailleurs, puisque dès son premier single “Nouvelle vie”, véritable tube entêtant, Marghe nous a prouvé sa grande détermination. Mais c’est en France, où elle vit depuis ses 16 ans, qu’elle commence tout juste à se faire la sienne avec “Alefa”, son premier album, métissé comme elle (son père est italien, sa mère malgache), associant aux sonorités world music une pop moderne voire urbaine et avant tout terriblement accrocheuse. Le titre même “Alefa” traduit une fois encore la persévérance et l’espoir chevillés au cœur qui la portent depuis toujours et qu’elle tient à transmettre à son public. En effet, “Alefa” signifie en malgache « vas-y, courage, force », autant de mots qui font écho au parcours de Marghe dans un album qu’elle définit comme autobiographique. Elle en a écrit ou co-écrit les 13 chansons, reflets musicaux de la variété de ses humeurs et de son envie de casser les frontières, mais aussi certains stéréotypes personnels, grâce au plus précieux des outils : sa voix intense, flamboyante, prompte à donner le frisson et dans laquelle on reconnaît la chanteuse-née. Celle qui a été bercée dans le ventre de sa mère par les bijoux de la musique malgache, celle qui a chanté avant de parler, celle qui n’a jamais envisagé un autre métier, celle que l’on appelait déjà « La chanteuse » au lycée, à Poitiers, celle qui considère la musique comme une personne lui permettant d’avancer, d’exprimer ses sentiments. Celle surtout qui veut unifier, quelle que soit leur culture, les êtres humains entre eux, par le fil ténu de l’émotion et de la musique, les plus belles langues universelles. 

« La musique, c’est ma vie, dit-elle. Quand j’en joue, je joue ma vie et je sais que je joue gros. » Alors, pour ne pas être seule face à l’ampleur de la tâche, elle a été aidée par deux réalisateurs, Jim Bauer, rencontré sur l’aventure The Voice, et Eddy Pradelles (Hoshi). 

Marghe offre ainsi son album en guise de faire-part pour nous annoncer sa venue au monde (musical bien sûr) et se présenter au public avec une sincérité désarmante et touchante. « La guerrière touchante mais sensible », comme la définissait Florent Pagny, est une artiste qui a « hyper faim et hyper soif de vous dire que je vous aime », comme elle l’affirme sur son titre “Hyper”. A l’instar d’Edith Piaf qu’elle place au-dessus de tous dans son panthéon personnel, elle pourrait, elle aussi, répondre donc un seul mot, si on lui demandait ce qu’elle veut aujourd’hui : Aimer. Un sésame qui ouvre grand toutes les portes. La Môme Marghe est bien partie pour être emportée, à son tour, par la foule. Alors, Alefa Marghe !