Saty

Biographie

Dans la famille Djuna, le talent ne manque pas. Il y avait Gandhi Djuna, alias Gims, il y a désormais Saty. Saty n’est pas un nouveau venu. Adolescent, il démarre dans le son avec les amis de son quartier. « J’ai créé le groupe Teenager Clan au collège, un truc de gamins. On rappait, on chantait. Mon petit frère a commencé dans le son après moi. On kiffait en regardant MTV, on voulait tous être Michael Jackson. »
On entend Saty sur la compile de Garges-Sarcelles Ligne D, puis il part aux USA poser sur un projet franco-américain avec son groupe Barrio Gang et quelques pointures cainris comme Jim Jones et Cam’ron. « Mon blaze de l’époque, c’était Djelass, un dérivé de mon nom de famille ». On est en 2005. Saty bosse avec Assassin, Singuila, Ol’Kainry, et surtout il commence à taquiner sérieusement la mélodie. « C’est Michael Jackson qui m’a poussé à chanter. Je me suis entrainé, et ça m’a amené dans un délire pop. J’aime le rap, mais je préfère le chant. C’est mon atout, et c’était bien avant l’arrivée d’autotune. »
Flash Forward : Dans les années 2010, la Sexion D’Assaut truste les charts. Saty, lui, veut développer son propre style. En home studio, il enregistre des sons. Agréable surprise : le frangin a une voix d’exception. Parmi les chansons qu’il a enregistrées, une se détache du lot : “Mélodie”. Cette fois, Saty a trouvé sa voix. « J’ai fait écouter le morceau au label, tout le monde a kiffé, un truc de malade. Ça a déterminé la suite du projet. J’avais fait des morceaux hip-hop à la mode, mais ça n’était pas ce que je cherchais. Là c’est plus pop, c’est vraiment mon style. Ma mère m’a dit “C’est toi, on te reconnaît”. Mon père aussi a été étonné. Il ne savait pas que je pouvais chanter comme ça. »
La production de Mounir, qui avait notamment réalisé “À fleur de toi” pour Vitaa, donne une dimension nouvelle à ce hit en puissance. “Mélodie” est une création originale, loin des modes. « J’ai enregistré d’autres titres dans le même délire chanté, mon album va étonner. Il n’y a plus trop de vocalistes de nos jours. J’ai une vingtaine de titres prêts. Les featurings seront plus dans la pop. Et comme on n’a jamais fait de morceau en duo avec Gims, il y en aura un, il faut ! » raconte Saty en riant.
En attendant ce premier album qui promet d’amener une nouvelle pierre à l’édifice de la musique pop, Saty trace son sillon, travaille d’arrache-pied et passe ses nuits en studio, avec des jeunes producteurs qui montent comme Double X. Son objectif est désormais clair : « Je veux rassembler tout le monde, comme Michael Jackson ! »
Olivier Cachin

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