Ours
Nom de naissance
Charles Kienast-Souchon
Naissance
Boulogne-Billancourt, Hauts de Seine, France
Biographie
Pas facile lorsque l'on est un « fils de... » d'évoluer musicalement sans se voir aussitôt reprocher sa prestigieuse ascendance et les petits coups de pouce que cette dernière n'a pas manqué d'apporter. Pas facile d'exister artistiquement non plus par soi-même sans que la comparaison ne soit établie avec le prestigieux géniteur... Connu sous l'étrange sobriquet d'Ours, c'est affublé d'un pseudonyme évoquant tout sauf ses origines familiales, à l'image d'un Arthur H ou d'un -M-, que le fils d'Alain Souchon a poussé ses premières chansonnettes. Arrivé dans les bacs en 2007 avec l'album Mi , Charles Kienast calque son pas sur celui de son père.
Baignant certes dans un milieu artistique, Charles Kienast ne s'oriente cependant pas durant ses jeunes années vers la musique, mais plutôt vers le graphisme. Quant à ses références musicales d'adolescent, elles sont, certes, influencées par son Alain de père, mais surtout par la musique Rock et New Wave anglo-saxonne comme The Beatles, The Cure ou encore Stevie Wonder. Grattant occasionnellement de la guitare, c'est dans une école d'arts appliqués qu'il s'inscrit après le baccalauréat, souhaitant faire carrière dans la communication visuelle et le graphisme, notamment sur Internet.
L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours
Inspiré par le coup de pinceau des surréalistes et des fauvistes, Souchon Junior entame quelques projets professionnels liés au graphisme comme la création d'un magazine spécialisé ou la réalisation de quelques sites Internet, comme, par exemple, celui de son père. Débutant sa carrière à Londres comme designer graphique, le futur plantigrade n'hésite pas à utiliser, dans ses créations visuelles d'antiques méthodes d'animation (pâte à modeler, image par image ou encore dessin animé « basique » rappelant les grandes heures de La Linea) qu'il couple à l'utilisation de logiciels de mise en page en Flash.
Eclectique et novateur, il l'est également au coeur des deux groupes londoniens auxquels il collabore en tant que guitariste, Brocoli et Stuart, au sein desquels il mêle l'electro, le funk, le jazz et le phrasé hip-hop. Aucun de ces groupes, cependant, n'aura de pérennité, le jeune homme ne considérant, à l'époque, la musique que comme un agréable passe-temps entre deux commandes d'affiches ou de sites web. C'est le frère aîné de Charles, Pierre Souchon, qui semble alors destiné à reprendre le flambeau paternel, via le groupe Les Cherche Midi, qu'il anime avec... Julien Voulzy, le fils de Laurent Voulzy.
Allô Papa Bobo
Mais, au tournant des années 2000, l'atavisme familial est le plus fort et Charles Souchon s'aperçoit qu'il aime composer et écrire. Dès lors, si le graphisme reste sa source de revenus et l'activité qu'il déclare aux impôts, c'est vers la musique qu'il s'oriente en guise de futur moyen d'expression artistique. S'il semble évoluer vers un univers artistique doux-amer, faussement enfantin et dissimulant mal une réelle angoisse existentielle (un peu à l'image de la production paternelle), il réussit cependant à se définir lui-même avec un style qui emprunte à la fois à Mathieu Boogaerts, à Matthieu Chedid ou encore à un certain Alain Souchon dont l'ombre plane décidemment sur les premières compositions de l'Ours (l'intro d'« Orange » rappelle un peu celle de « Foule sentimentale »).
S'inspirant à la fois de la vie de tous les jours, des programmes télévisés ou même des slogans publicitaires pour y puiser l'inspiration (« secouez-moi sinon la pulpe, elle reste en bas »), Charles Souchon compose petit à petit un premier album, Mi, qu'il rode en assurant la première partie de Zazie ou de Vanessa Paradis en 2007. Les premiers singles tirés de l'album (« Le Cafard des fanfares », «Mi » ou « Orange ») s'inscrivent dans le mouvement de la nouvelle scène française avec, cependant, quelques touches de ragga ou de funk en fonction de l'inspiration du moment.
Salué comme le digne fils de son père (alors, précisément, qu'il essaie d'exister par lui-même), Ours donne une suite à ce premier album avec El sorti le 4 avril 2011. La formule intimiste est toujours de mise chez ce compositeur discret qui a tapé dans l'oeil d'Elton John. La star britannique qui a offert le premier opus à tout son entourage souhaitait que l'artiste l'enregistre en anglais. Un projet qui n'a finalement pas vu le jour mais a débouché sur le duo et tube bilingue « 22 (Twenty Two) » avec Lily Allen en 2010.
Dernière Sortie
27 août 2021
Ours