Sleater-Kinney

Naissance

Olympia, Washington, United States

Biographie

Sleater-Kinney est l'un des fleurons du mouvement « riot grrrl » : des groupes féminins de rock, grunge ou punk aux thématiques tournant autour d'un certain féminisme. Ce groupe phare des années 1990 et 2000 ne fut pas avare en publiant sept albums nerveux et sensuels, dont peu de déchets. De leur album homonyme en 1995 à The Woods (2005) en passant par Dig Me Out (1997), les trois filles de Sleater-Kinney ont su se créer une identité profonde, et enrichir un univers bien à elles. Le groupe séparé en 2006 renaît quelques années plus tard à l'occasion d'un concert et enregistre un huitième album roboratif baptisé No Cities to Love, publié en 2015. Il se lance alors dans une tournée nord-américaine et fait même un détour par l'Europe pour y contenter ses fans. Sleater-Kinney témoigne en 2017 de cette aventure par l'entremise de son premier album live, Live In Paris, enregistré à la Cigale. En mai 2019, il publie le single « Hurry On Home », qui annonce l'album The Center Won't Hold, qui sort quelques semaines plus tard.

Le groupe Sleater-Kinney se forme en 1994 à Olympia (État de Washington, États-Unis) sur les bases de deux groupes : Heavens to Betsy et Excuse 17. Corin Tucker, chanteuse et guitariste, officie alors chez Heavens to Betsy, tandis que Carrie Brownstein (également chanteuse et guitariste) fait partie du combo punk féminin Excuse 17.

Ensemble, elles choisissent de former un nouveau groupe, et ne trouvant pas de nom suffisamment évocateur, décident de se nommer Sleater-Kinney, d'après le nom d'une sortie d'autoroute locale aux alentours d'Olympia, non loin de Seattle.

Corin Tucker et Carrie Brownstein recrutent rapidement une batteuse répondant au nom de Lora MacFarlane. Les trois Sleater-Kinney enregistrent quelques semaines plus tard leur premier album, sans titre, sur le label Chainsaw, qui appartient à Donna Dresch, du groupe Team Dresch. Brut, urgent, laconique et virulent : tels sont les adjectifs qu l'on peut employer pour définir ce premier essai, dans la plus pure tradition « riot grrrl » (pour « riot girl », littéralement « émeute féminine »). Le son et l'attitude de Sleater-Kinney n'est pas sans rappeler des groupes punk rock de filles comme Bikini Kill, L7, Bratmobile ou, très logiquement, Heavens to Betsy.

Les propos, politiquement engagés, dénonçant la discrimination féminine avec intelligence, sont aussi provocateurs et sulfureux, ce qui fera pour beaucoup dans la notoriété -locale puis nationale- que connaît le groupe aux Etats-Unis dès ses débuts.

En 1996, Sleater-Kinney sort son deuxième album, baptisé Call The Doctor, qui installe définitivement le trio comme l'une des valeurs sûres du rock féminin. En 1997, Sleater-Kinney quitte le label Chainsaw pour rejoindre le label Kill Rock Stars, et remplace la batteuse Lora MacFarlane par Janet Weiss, qui restera dans le groupe jusqu'à la fin. C'est au mois d'avril 1997 que sort leur troisième opus, intitulé Dig Me Out. Le disque sera considéré par les fans et par bon nombres de critiques comme leur meilleur album. En 2005 le magazine américain Spin le classe 24ème meilleur album dans son top 100 des meilleurs albums de rock parus entre 1985 et 2005.

Sleater-Kinney poursuit sa carrière en sortant le 23 février 1999 un nouvel album, The Hot Rock (toujours chez Kill Rock Stars). Très prolifique, le groupe sortira sur le même label All Hands on the Bad One, son cinquième album, en mai 2000, puis One Beat, en août 2002. Sleater-Kinney s'engage ensuite dans de nombreuses tournés, notamment avec Pearl Jam, en 2003.

L'année 2005 voit Sleater-Kinney changer de label pour signer chez un autre indépendant, Sub Pop Records. C'est finalement en mai de cette même année que le nouvel album du trio paraît. Intitulé The Woods, ce septième disque des filles d'Olympia, produit par Dave Fridmann (ex-membre de Mercury Rev et producteur de Weezer, Sparklehorse ou encore Gemma Hayes) sera acclamé par la critique. Le 27 juin 2006, le trio annonce qu'il souhaite faire une pause d'une durée indéterminée, ce qui ressemble, à n'en pas douter, à une forme de séparation d'un groupe qui reste alors l'un des symboles du mouvement « riot grrrl ».

Finalement, c'est au bout de quelques années et après une réédition de la discographie complète et remasterisée que Sleater-Kinney renaît de ses cendres. Réuni fin 2013 à l'occasion d'un concert de Pearl Jam à Portland, le trio commene par compiler ses oeuvres dans le coffret à édition limitée, Start Together, puis enregistre un nouvel album roboratif livré en janvier 2015, No Cities to Love.