Biographie
Cet artiste, à nul autre semblable, bouillonne d'imagination. C'est pourtant avec la pudeur et le calme d'un griot africain qu'il évoque en chansons les (déjà) légendaires histoires de son pays imaginaire : Klokochazia. Depuis 2003, en deux albums et des tournées marathon, Nosfell est parvenu à transposer un monde ésotérique et personnel en une ?uvre musicale, qui prend vie grâce à divers samples et à sa voix protéiforme. Nosfell délaisse pour la première fois en 2014 le tout-klokobetz pour chanter en français une partie de l'album Amour Massif.
Né en région parisienne le 1er décembre 1977, dans une famille aux origines berbères, Nosfell est apparu dans le paysage musical français à l'aube des années 2000. « Nosfell » est en réalité la contraction de Labyala Fela Da Jawid Fel, son identité complète déclinée en Klokobetz, langue dont il est le seul locuteur puisqu'il l'a inventée. Dès l'adolescence, le timide Nosfel trouve en effet refuge dans un pays imaginaire, Klokochazia, régi par des règles géographiques et historiques strictes.
En 1998, il décide de transposer ce monde parallèle dans le réel, sous la forme de chansons en Klokobetz et en anglais, armé d'une guitare et surtout d'une voix exceptionnelle. S'inspirant des musiques du Maghreb, des chants grégoriens et indiens, de la folk américaine (Neil Young, Joni Mitchell) mais aussi de Mike Patton (ex-chanteur du groupe de metal Faith No More), Nosfell parvient à donner vie aux personnages fantasmagoriques qui peuplent son imaginaire.
Quand il rencontre le violoncelliste Pierre Le Bourgeois en 2001, c'est le coup de foudre artistique. Ces deux là ont un monde en commun, entre le compositeur avant-gardiste John Zorn et le chanteur de jazz Phil Milton, ils échafaudent un spectacle original fait de samples de guitares, basse, violoncelle, rythmes et bruits de bouche.En 2003, le duo se distingue lors du festival Chorus des Hauts-de-Seine, puis en 2004, au Printemps de Bourges et aux Transmusicales de Rennes. Une démo autoproduite vient de sortir et s'arrache déjà. Elle précède la sortie de l'album Pomaïe Klokochazia Balek, en septembre 2004.
En 2005, il signe chez V2 music, est nominé pour le prix Constantin et multiplie les concerts. Partout, il crée l'évènement : torse et pieds nus, Nosfell incarne ses personnages, joue, se contorsionne et prouve qu'il est capable de conquérir un public restreint comme ceux des plus grands festivals, où il se produit cette été là. Ultime preuve du caractère inclassable de l'artiste, c'est en catégorie « Musiques du monde » qu'il est nominé aux Victoires de la Musique 2006.
En octobre 2006 sort Kälin Bla Lemsnit Dünfel Labyanit. Sur son deuxième album, Nosfell, toujours accompagné de son violoncelliste mais aussi de Peter Corser au saxophone, conte en Klokobetz, en anglais et pour la première fois en français, l'histoire de l'invasion sanglante d'une des régions de Klokochazia. L'atmosphère de l'album est en conséquence beaucoup plus lourde et la musique, entre jazz et rock, plus rude que sur son prédécesseur.
Au cours d'une tournée d'un an et demi, Nosfell passe en novembre 2007 par la Cité de la Musique à Paris pour y présenter Le Lac aux Vélies, création concoctée autour de l'album avec les lauréats du Conservatoire de Paris. Le « lac » sera rejoué le 29 juin 2009 à la Salle Pleyel. Nosfell participe également en 2010 au spectacle de danse contemporaine Octopus de Philippe Decouflé, dont il compose la musique avec Pierre Le Bourgeois. Après ces intermèdes, Nosfell ouvre son univers en 2014 en chantant pour la première fois en français. Sur Amour Massif qui sort en mars, le klokobetz cohabite avec des textes intelligibles par tous dont certains sont écrits par Dominique A et Dick Annegarn.
