Vincent Vallières
Nom de naissance
Vincent Vallières
Naissance
Canada
Biographie
Avec son folk flirtant occasionnellement avec la musique country et sa bonne bouille joufflue de baba cool rappelant volontiers celle d’un John Lennon en début de carrière, Vincent Vallières s’est imposé en quelques années comme l’un des chanteurs paroliers les plus doués du Québec. Avec son esprit vagabond et ses guitares râpeuses, le jeune homme, moult fois récompensé pour la qualité de ses textes, est devenu l’un des piliers de la scène canadienne post-2000 avec ses chansons franchement dégagées.
Né en 1978 à Sherbrooke, Vincent Vallières ne tarde pas à faire ses premiers pas dans la musique puisqu’il monte son premier groupe au collège alors qu’il n’a que quinze ans. Les Trente Arpents, baptisés ainsi en hommage à une œuvre fondatrice de la littérature populaire québécoise, se produisent dans le circuit des groupes adolescents et se classent honorablement aux concours musicaux organisés par les Cégeps (un regroupement d’établissements catholiques canadiens). Vallières, déjà, s’impose comme compositeur quasi exclusif du groupe et signe quelques mélodies aux textes créatifs. En 1997, Les Trente Arpents remportent enfin ce concours adolescent et signent un premier contrat avec une maison de disques qui produit leur premier album, Le Vent du Nord.
Faut que tu fesses fort
Repérés par le producteur Bernard Caza, les jeunes gens sont invités à se produire lors de festivals canadiens tout au long de l’année 1998 et obtiennent de fait une certaine notoriété à travers le Québec grâce à un folk-rock à la fois simple et poétique. Déjà la personnalité de Vallières écrase celle des autres membres du groupe et lorsque sort Les Trente Arpents en 1999, le jeune auteur compositeur est largement mis en avant dans la promotion du disque. « Faut que tu fesses fort » et « Ti Guy qui s’détruit » constituent les deux singles d’appel de l’album et remportent un petit succès.
Heille toé !
Dès lors, Vincent Vallières s’éloigne artistiquement des Trente Arpents. S’il reste les musiciens qui l’accompagnent en studio et sur scène, c’est désormais sous son nom propre qu’il fait carrière. Auteur dégagé, il ne prétend pas changer le monde dans ses textes et préfère plutôt chanter avec ironie les déboires quotidiens d’un Québécois moyen. En 2001, Bordel Ambiant, son premier album personnel narre les historiettes des petites gens du Québec avec humour et, parfois, une certaine propension à la vacherie. « Heille toé », « Gilles Lefèvre », « Linge sale », « Les Grandes questions », sont autant de chansons tirées du quotidien sur lesquelles Vallières plaque ses accords de folk et son humour grinçant.
Chacun son espace
Devenu le « coup de cœur francophone » de l’année 2002, Vincent Vallières tourne à travers tout le Québéc et sort un nouvel album en 2003, Chacun Dans Son Espace. Plus tendre que Bordel Ambiant, Vallières y troque l’ironie mordante pour un humour plus feutré, plus british dans l’esprit. Musicalement, le style tranche également avec son prédécesseur, car si Bordel Ambiant était très influencé par le rock, Chacun Dans Son Espace fait la part belle à un folk du terroir flirtant occasionnellement avec la country et les airs traditionnels du Québéc.
L’ironie du terroir
Devenu un artiste reconnu, Vallières se produit au cours de près de 150 spectacles entre 2004 et 2005 : un marathon qui lui vaut de recevoir le Prix Félix Leclerc de la chanson en 2005 pour l’ensemble de sa jeune carrière. Rendant hommage à des artistes locaux de la carrure de Plume Latraverse ou Maria Tremblay, Vincent Vallières s’inscrit dans une certaine tradition de la chanson populaire québécoise oscillant entre la célébration des racines francophones de ce territoire et une attirance non dissimulée pour la culture anglophone. S’il reconnaît volontiers tout ce qu’il doit aux Beatles, il ne s’inscrit pas dans un mouvement artistique fermement enraciné qui va de Félix Leclerc à Gilles Vigneault en passant par Robert Charlebois.Le Repère Tranquille, en 2006, confirme l’orientation folkeuse de Vallières qui désormais se plaît à brosser les portraits de ses contemporains de manière douce-amère et ironique. Pas rancunier, le public ne lui en veut pas et, au contraire, se retrouve dans les airs de ce jeune homme poupin qui n’hésite pas à brosser quelques portraits empreints de mordant mais aussi de tendresse dans des textes d’une qualité qui lui valent d’écrire le texte de la dictée des Amériques (l’équivalent canadien de notre dictée de Bernard Pivot) pour son édition de 2007. Repartant sur les chemins du Québéc avec ses semelles de vent, Vincent Vallières a tout pour devenir une future référence de la chanson populaire canadienne francophone.