The Auteurs

Naissance

England

Biographie

C’est en pleine vague brit-pop des années 1990 que sont nés The Auteurs. A l’instar de Suede, ce groupe a apporté une touche de classe, entre néo-glam et romantisme noir, au sein de ce courant musical. Sorti des brouillards de Londres en 1993, avec New Wave, bel album de pop-rock mélodique, puis évaporé en 1999 après leur quatrième album, The Auteurs auront peut-être laissé un goût amer dans la bouche de leur leader Luke Haines, qui, sans doute conscient d’avoir manqué ce petit coup de chance avec lequel se construit une carrière internationale, continue à distiller ses compositions de dandy sarcastique dans d’autres projets.

The Auteurs se forme en 1991 à Hampstead, quartier chic de Londres, autour de son leader Luke Haines (chant, guitare). Après une première carrière en tant que guitariste du groupe The Servants dans les années 1980 (à ne pas confondre avec The Servant, le groupe des années 2000 emmené par Dan Black), Haines forme The Auteurs avec sa petite amie bassiste Alice Readman et, dans un premier temps, le batteur Glenn Collins.

Le trio investit la scène indépendante anglaise en 1993 avec New Wave, un premier album intelligent sorti sur le label Hut Records, qui rencontre un certain succès. Musicalement, le titre phare de l’album, « Showgirl », emprunte au glam-rock de T-Rex et de David Bowie, et tourne en dérision le monde du spectacle et l’obsession d’un homme pour son image. La nomination de New Wave pour le Mercury Prize de 1993 dope les ventes de l’album et la notoriété du groupe s’en ressent lors de concerts au Royaume Uni et aux Etats-Unis.

The Auteurs ne peuvent se passer du violoncelliste James Banburry, tant et si bien que celui-ci intègre définitivement le groupe. Puis en 1994, un nouveau batteur, Barney Crockford, fait son entrée alors que paraît un second album plus rock salué par la critique, Now I'm A Cow-Boy. Le regard critique que porte le pâle et tourmenté Luke Haines sur le monde, les guitares scintillantes parfois rugissantes entremêlées au violoncelle, (typiques du hit « Lenny Valentino ») caractérisent les compositions d’un groupe qui tient à sa singularité en plein raz-de-marée brit-pop.

En 1996, sort After Murder Dark. Produit par Steve Albini (Nirvana, Pixies, PJ Harvey), ce troisième album à la thématique noire (crimes passionnels et meurtres d’enfants) n’emporte pas le succès mérité. Bien que le groupe confirme son talent au fil de productions gagnant sans cesse en qualité, il tourne peu, laissant fans et critiques britanniques sur leur faim (Le New Musical Expresse et le Melody Maker, entre autres, croient en eux depuis leurs débuts).

Après un quatrième album, How I Learned to Love The Bootboys (1999) Luke Haines saborde The Auteurs. Puis, après l’obscur projet musical Baader Meinhof, il fonde aux côtés de John Moore (ex The Jesus And Mary Chain) le trio Black Box Recorder. Leurs trois albums mêlant pop rock, électro et soul, England Made Me (1998), The Facts Of Life (2000) et Passionoia (2003) recueillent un succès d’estime qui scelle le statut de culte de Haines.

En 2003, sort une compilation de onze titres intitulé Das Capital, sous-titré The Songwriting Genius of Luke Haines and The Auteurs.

En 2005, est publié un coffret 3 CD, dans lequel Haines signe lui-même sa chronique nécrologique et dresse le bilan de sa carrière, intitullé Luke Haines Is Dead. Que les fans se rassurent, Haines est bien vivant et semble, malgré l’amertume qui l’a toujours caractérisé, bien décidé à poursuivre sa carrière.