Lord Kossity

Nom de naissance

Thierry Moutoussamy

Naissance

France

Biographie

C'est en 1998, avec son apparition dans l'imparable « Ma Benz » de NTM, qu'est révélée la voix tonnante et âpre de Lord Kossity. Artiste à la croisée des chemins entre le ragga, le rap et le dancehall, « Lord Ko » creuse depuis lors le sillon d'un métissage de rap et de musiques caribéennes. En 2005, il remporte une Victoire de la Musique pour son titre « Hey Sexy Wow ». Sa production prolixe comprend les albums Koss City (2002), Danger Zone (2007), Koss (2008) et sa suite Koss 02 (2010), sortie simultanément avec Fully Loaded. Les meilleurs moments sont réunis dans Le Best of sorti en 2009.


Né en 1973 à Paris, Thierry Moutoussamy passe son enfance entre la banlieue et le neuvième arrondissement de la capitale. En 1984, cependant, ses parents martiniquais repartent aux Antilles et l'adolescence du jeune homme, qui avait jusqu'alors connu la « culture de la rue » parisienne, va s'en trouver chamboulée. Alors qu'il n'avait jusqu'à présent été confronté qu'aux « classiques » du reggae et aux débuts du hip-hop en France, Moutoussamy découvre là-bas tout le patrimoine de la musique martiniquaise, qu'il va peu à peu s'approprier tout en gardant - au début - un phrasé typiquement rap. Associé avec son cousin, Docteur Jekyll (ou G-Kill, selon l'humeur) au sein du groupe Contrast, il mène petit à petit son répertoire du rap au ragga et au dub. Quelques apparitions dans les médias locaux lui valent d'obtenir un petit rôle dans un court-métrage. Son personnage, baptisé Kossi, l'inspire pour son futur pseudonyme de scène. Désormais, il sera Lord Kossity.

Dans la Benz de Joey

Un premier disque, enregistré en 1993 en Martinique lui rapporte un succès local, mais l'album ne s'exporte pas jusqu'en métropole. Afin d'élargir son audience, Kossity retourne à Paris, et traîne ses guêtres dans le milieu du ragga parisien, où il intègre le collectif Dance Hall Party qui lui permet de se lancer sur la scène hexagonale. Mais, en 1996, son album One Man Show fait un bide et Kossity ne parvient pas à percer. Intégré à un autre collectif, beaucoup marqué par les influences hip-hop cette fois (Boogotop), « Lord Ko » fait évoluer son style et revient quelque peu au phrasé rap de ses débuts, même s'il ne trahit nullement ses sources ragga et dub.

C'est grâce à Boogotop que le chanteur est repéré par l'un des grands anciens du rap français, Joey Starr, avec lequel il sympathise et qui lui propose de participer à l'enregistrement du titre « Ma Benz » en compagnie de NTM. Occasion en or que saisit Moutoussamy. Le titre est un carton, qui permet à Lord Kossity d'acéder à une certaine notoriété dans le milieu Rap, d'autant que sa voix chaude s'associe parfaitement avec celle, plus rauque et éraillée, de Joey Starr. Mais, en dépit de son arrivée impromptue dans le milieu du hip-hop, Lord Ko reste avant tout un artiste ragga et tient à conserver ses influences intactes en dépit d'une adhésion au style de NTM.

VersaStyle, en 1998 obtient un honnête succès d'estime, en partie grâce à la présence de JoeyStarr, mais ne fait pas de Kossity une vedette pour autant. Qu'importe : pour l'instant, le Martiniquais continue à tourner au sein du B.O.S.S., le collectif de JoeyStarr, tout en gardant de bons contacts avec l'autre duettiste de NTM, Kool Shen. Lors du clash entre les deux partenaires, Kossity ne prend pas part à la bisbille et contribue aussi bien aux disques de B.O.S.S. que de ceux du collectif de Kool Shen, IV My People.

Rude Boy

Mais ses influences d'origine le démangent et, en 2000, c'est à la Jamaïque qu'il part enregistrer son nouvel album Everlord, sous les auspices de l'immense Clive Hunt, musicien et producteur jamaïcain majeur (The Abyssinians, Max Romeo, Peter Tosh,  Jimmy Cliff...). Everlord impose Kossity sur la scène française avec son métissage de rap et de sonorités jamaïcaines. Désormais, l'artiste peut voler de ses propres ailes et les tournées en son nom propre s'enchaînent, ainsi que les albums. The Real Don (2001), Koss City (2002) ou El Indio (2003) contribuent à faire de Thierry Matoussamy un artiste majeur dans son genre de prédilection.

Assez porté sur le style « bling-bling », Kossity fait partie de ces rappeurs qui n'hésitent pas à montrer leurs signes extérieurs de richesse, alignant belles voitures et jolies filles. Il ne s'en cache d'ailleurs pas et avoue son attirance pour le tuning, les Cadillac et les petites pépées peu farouches, un sujet qu'il aborde souvent dans ses chansons.

Sexy Lord

Qu'importe la réalité : Lord Kossity reste avant tout le vecteur d'une certaine imagerie virile et rouleuse de mécaniques qui lui vaut d'être signé par Universal en 2004 et d'accéder à un statut de premier plan dans son domaine. Lui qui a d'ores et déjà collaboré avec des artistes comme Shaggy ou Elephant Man, se voit commander une partie de la bande originale du film Iznogoud, en 2005, au moment où cartonne son single, « Hey Sexy Wow », toujours fidèle au style dancehall, toujours aussi porté sur la chose et les jeunes demoiselles.

Un sujet de prédilection qui pousse la nouvelle chanteuse et ancienne actrice de porno Clara Morgane à lui demander de lui composer une chanson pour son album. Désormais l'un des leaders du style ragga/dancehall, Lord Kossity s'est affranchi quelque peu des ses premières compositions hip-hop, qu'il ne renie cependant pas. Véhicule totalement conscient d'une culture « nouveau riche » assumée, The Lord s'assume comme ce qu'il est, à savoir un champion des sound-systems ; ce pionnier de la mixtape offre du clinquant et du rutilant à la musique antillaise.
Après la sortie de la compilation double sobrement intitulée Le Best Of
(2009) et du titre « So Sexy » avec Red Ratet Speady, Lord Kossity revient sur les pistes dancefloor avec unnouveau tube 100 % dancehall, « Champion Sound ». Au printemps 2010, il propose simultanément Koss 02, la suite de l'album rap Koss paru en 2008, et un nouvel album à l'orientation ragga/dancehall baptisé Fully Loaded. Les deux disques sont réunis dans une édition spéciale.