Lady Laistee

Biographie

Lady Laistee, ancienne danseuse de hip-hop, est en France l’une des pionnières du rap féminin. Avec son album Black Mama (1999), elle s’est fait connaître du grand public. Un grave accident de santé l’immobilise deux ans avant un retour en 2005.

Comme elle le dit dans Black Mama, Lady Laistee est née en 1972 « sous les tropiques, [son] domaine : les DOM-TOM », en l’occurrence à Saint-Claude en Guadeloupe. Aline de son prénom débarque à cinq ans avec sa famille en région parisienne, où elle grandit. Dans les années 1990, elle découvre le hip-hop, qu’elle appréhende d’abord à travers la danse.

Elle fait partie de la troupe Histoires d’Elles de 1992 à 1994. Mais elle souhaite aussi montrer son talent au micro. Elle fait ses premières armes sur scène avec Raggasonic. Lady Laistee participe à la compilation Cool Sessions 2 de Jimmy Jay (1995). Elle sort aussi un maxi avec le collectif Le Complot des Bas-Fonds (composé de Fabe, Koma et Sly D.O de SLEO). Enfin, elle se fait remarquer grâce au titre percutant « L’impact net » sur l’album-concept L432.

For the ladies

En 1999, Lady Laistee passe un nouveau cap, celui du premier album avec Black Mama, signé chez Barclay. Elle est alors managée par Terror Seb (alias Sébastian Farran), son compagnon dont elle a deux enfants. Ce vétéran du rap français gère la carrière de nombreux artistes dont son ami de longue date Joey Starr à travers la structure LickShot. A l’époque de Black Mama, le rap féminin ne pèse pas encore lourd en France. Il y a eu Saliha, puis Sté Strausz, déjà auteure de deux albums, mais c'est à peu près tout.

En 1999, le rythme des productions s’accélère. Diam’s sort Premier Mandat, un album qui passe alors inaperçu avant l’explosion de sa carrière. Princess Aniès publie un disque avec son acolyte Tepa des Spécialistes. Lady Laistee bénéficie d’une belle promotion pour son disque car le single « Et si ? » devient un succès. Cet hommage émouvant à son frère disparu, Rudy, se vend à 250 000 exemplaires. On invite la rappeuse sur les plateaux de télévision et dans les médias grand public. Pour cet album, elle baigne dans un univers hip-hop crédible ; elle travaille avec le collectif/label de Joey Starr B.O.S.S., DJ Spank, Sully Sefil et le producteur américain Hi-Tek.

Second souffle

Après cet essai concluant, Lady Laistee enchaîne avec l’album Hip-Hop Therapy, auquel collabore de nouveau B.O.S.S., mais aussi Sulee B. Wax et Matt. La vie ne l’avait déjà pas épargnée avec le décès de son frère ; mais voilà que le 10 février 2003, elle est victime d’une attaque cérébrale. Paralysée de la moitié du corps, elle doit endurer une perte totale de mémoire et de graves problèmes d'élocution – terrible ironie pour une rappeuse.

Après deux longues années de rééducation, Lady Laistee revient en décembre 2005 avec un troisième album au titre explicite : Second Souffle. La pochette est aussi symbolique de cette épreuve : on y voit trois facettes de Laistee, celle qui dort d’un profond sommeil, puis renaît en rappeuse et en femme fatale. La résurrection artistique passe par cet album réalisé par Dadoo du groupe KDD. La rappeuse reprend dans le single « Corda », la phrase de NTM « Je suis encore là et tout le monde est corda ». Elle enregistre aussi « La vie est belle », un dialogue avec sa fille Léa. Puis, elle remonte sur scène en janvier 2006 au Nouveau Casino et à La Scène Bastille. A l’occasion de Second Souffle, Lady Laistee créé Indeegal, une ligne de prêt-à-porter féminin.