Pierpoljak
Nom de naissance
Pierre Vilmet
Naissance
7 Septembre 1964, France
Biographie
Chanteur français de reggae, Pierpoljak (né Pierre-Matthieu Vilmet en 1964) est l'un des précurseurs de ce courant musical sur la scène française. Pierpoljak triomphe d'abord en 1998 avec Kingston Karma et sa flopée de tubes. Je Fais C'que J'veux en 2000 lui permet d'obtenir une Victoire de la musique. S’ensuit plusieurs albums toujours réalisés en Jamaïque sous la houlette du producteur de légende Clive Hunt.
Né le 7 septembre 1964 à Paris, Pierre, qui deviendra plus tard Pierpoljak, grandit à Colombes (92). Adolescent révolté, il fait ses débuts dans la musique dès l'âge de douze ans, en tant que bassiste du groupe punk Samu 92. Quelques années plus tard, il fraie avec les punks de la capitale et la “bande des Halles”, ce groupe antifasciste était connu pour ses rixes avec des néo-nazis. De ce passé tumultueux naîtra une farouche rébellion contre l'autorité et un caractère bien trempé.
Mais pour l'heure, Pierre-Matthieu Vilmet est un passionné de punk et de northern soul qui décide de filer à Londres, berceau de ces musiques. Et c'est ainsi qu'en 1981, alors qu'il vit dans un squat de Stockwell (sud-ouest de Londres), grâce à des voisins d'origine jamaïcaine, il découvre les origines du reggae : Desmond Dekker, Prince Buster, Toots & The Maytals. Désormais converti, Pekah se prend de passion pour les 45 tours produits par cette petite île des Caraïbes. Ce qui ne l'empêche pas, par ailleurs, de verser dans la délinquance : voleur de disques régulier, il finit par être condamné, aux alentours de 1982/1983, à trois mois de prison, en Angleterre. De retour en France, il écope de six mois à cause d'un casse qui aurait mal tourné. À sa libération, il décide de prendre le large et de couper les ponts avec le continent européen. Il se fait alors engager, en tant qu'équipier, à bord d'un cargo en partance pour les Caraïbes. Il navigue alors entre les Antilles françaises et la République Dominicaine, où sa rencontre avec des rastas locaux lui sera d'un apport spirituel déterminant.
C'est en 1988 qu'il revient à Paris, où il participe aux soirées reggae et commence à se faire une réputation dans l'underground, sous le pseudonyme de Peter Breda. Quelque temps plus tard en 1989, deux de ses titres, “Pani danger” et “Little Man” se retrouvent sur la compilation reggae Earthquake, au côté de ceux de Tonton David, Saï Saï ou Ricky et Ramsès. La compilation n'a qu'une audience limitée, mais lui vaut d'être repéré par le label Barclay, pour lequel il signe en 1995. Installé depuis 1991 avec sa femme à Doué-Dornecy, dans la Nièvre (une chanson du premier album fait d'ailleurs référence au département : “La Sensi de la Vreu”, la Vreu étant la Nièvre en verlan raccourci), il enregistre la matière de ce qui sera son premier album. Celui-ci sort en octobre 1996, ayant pour titre le nom de scène qu'il vient de se choisir :Pierpoljak. L'année suivante paraît Jamaican Ride, mini-album de remixes et de duos, sur lequel figure “La Music”, dans une version revue par le grand producteur de reggae Clive Hunt (qui a travaillé avec les plus grands noms du genre). Ces deux premiers disques sont réédités en un double album, qui sort cette même année 1997, sous le titre Tracks and Dubplates. Le premier disque, Pierpoljak, est réintulé À La Campagne ; le second En Jamaïca, lequel ajoute, aux huit titres de Jamaican Ride, sept titres inédits. Il commence à trouver son public et sa carrière s'apprête à décoller. En décembre, il participe aux Transmusicales de Rennes.
En janvier 1998, il part enregistrer à Kingston (Jamaïque) son deuxième album, dans les studios de Tuff Gong, le label des Wailers. De nouveau produit par Clive Hunt, il profite de sa présence sur la terre du reggae pour s'entourer de la crème des musiciens jamaïcains : le guitariste Earl “Chinna” Smith (pilier fidèle de Bob Marley et d'autres légendes du cru), le batteur Leroy “Horsemouth” Wallace (Burning Spear, Ijahman, Max Romeo) ou encore le percussionniste Uziah “Sticky” Thompson (Gladiators, Gainsbourg). L'album prend pour nom Kingston Karma, titre en forme de clin d'œil à la chanson “Instant Karma” de John Lennon, qu'il reprend à sa sauce. Paru en juin, il devient l'un des grands succès commerciaux de l'année, faisant du single “Pierpoljak” un grand tube. Quant à “Je sais pas jouer” (juillet 1999), les ventes dépassent le million d'exemplaires vendus. Pierpoljak se lance dans une grande tournée en 1998 : il est alors au sommet de sa popularité.
Devenu une vedette, il devient l'invité récurrent de tous les talk-shows et autres émissions de divertissement de la télévision. Traînant sa grande carcasse à dreadlocks et t-shirt jamaïcain, l'artiste comprend vite qu'il est surtout invité pour jouer le rôle du gentil garçon un peu déphasé, résolument “cool” et amateur de certaines substances. Il se lasse assez rapidement de cette image et de ces invitations à répétition.
Entre-temps, l'artiste met en œuvre la compilation Plus de Cœur=Soleil (2000) afin de promouvoir la scène reggae-ragga française : on y retrouve quelques jeunes premiers, ainsi que des plus chevronnés, comme Daddy Yod, Supa John ou Daddy Mory (ancien Raggasonic).
Les mois passant, on le voit de moins en moins sur les plateaux de télévision : l'artiste préfère compter sur le bouche-à-oreille et les concerts pour vendre ses albums. A nouveau produit par Clive Hunt, Je Fais C'Que J'Veux paraît en décembre 2000 il est récompensé par un double disque d'or et lui vaut une Victoire de la Musique en 2001. La soirée de remise du prix sera d'ailleurs l'une de ses dernières apparitions télévisées. Une maladie l'oblige en outre à prendre un peu de champ avec sa carrière.
Exilé volontaire en Jamaïque, il entre dans une période de convalescence dont il ne sortira qu'en 2003, à l'occasion de la sortie de Stim Turban, paru en septembre, album composé et enregistré à Kingston avec un groupe qui donne son nom à l'album. Après près de trois ans d'absence due à la maladie, Pierpoljak revient avec pas moins de trois albums. Le premier, Je Blesserai Personne (mars 2006), invite Elephant Man et Tiken Jah Fakoly et renoue avec l'équipe de Clive Hunt. Les deux autres, Chéper (fin 2006) et Tuff Gong Blues – album inédit enregistré en 2002 et crédité au nom de Pékah, sortent quasiment sans promotion et sont vendus directement auprès du public lors des concerts et sur son site internet.
En 2007, Pierpoljak participe au disque Il Est Cinq Heures, Kingston S'éveille, compilation de tubes français revus en version reggae, avec “J'ai encore rêvé d'elle” du groupe Il Était Une Fois. Puis à l'album du Japonais et Parisien d'adoption Tomoya pour une reprise du classique “Nuages” de Django Reinhardt.
En 2010, Légendaire Sérénade constitue un retour aux sources pour le chanteur de reggae français le plus populaire. Le simple “J'me comprends tout seul”, malgré ses qualités, n'est pas un tube et l'album ne dépasse pas la soixante-treizième place des ventes. Pierpoljak prend un peu de recul et voyage notamment dans les Caraïbes, toujours près des vibrations du reggae. En 2015, il livre l'album Général Indigo, titré d'après le surnom que lui donna un jour un Jamaïcain, en référence à ses yeux bleus pour le label Verycords, suivi de Chapeau de paille et La roue tourne Igo (2017 et 2020).
2025 marque un retour aux sources avec son nouvel album Skabadeng produit et enregistré en Jamaïque au studio Mixing Lab, des retrouvailles avec Clive Hunt et le label Barclay cher à son cœur, une date parisienne au Trianon le 28 mars 2026 et une mini tournée dans les îles polynésiennes.
À 61 ans, il porte toujours haut le flambeau du genre et l'étendard de la rébellion...
Dernière Sortie
10 oct 2025
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