Counting Crows

Naissance

San Francisco, California, United States of America

Biographie

Apparus en pleine période grunge, les Counting Crows, emmenés par le chanteur-poète torturé Adam Duritz, pratiquent un rock américain « à l’ancienne », truffé d’influences classiques, se référant à des grandes figures des sixties et des seventies comme Bob Dylan (« I want to be Bob Dylan » chante Duritz dans « Mr. Jones »), Van Morrison et The Band.

Adam Duritz (chant, textes) et David Bryson (guitares, compositions) forment Counting Crows en 1991 à San Francisco, avec Matt Malley (basse), Steve Bowman (batterie), Charles Gillingham (claviers) et Dan Vickrey (guitares).

Le groupe, dont les racines puisent ostensiblement dans le rock américain du début des années 1970, se fait très vire remarquer, notamment par quelques grands « anciens », comme l’un de ses héros, Robbie Robertson, le leader de The Band, qui les prend sous son aile et leur conseille d’enregistrer « à la maison » : « On l'a rencontré, on a discuté avec lui, et il nous a dit : "c'est ça que vous devriez faire...". Il sait de quoi il parle, évidemment. » Dans cette interview accordée à Rock&Folk en 1994, Duritz fait bien sûr allusion à Music from Big Pink (1968), album mythique du Band, ainsi qu’aux Basement Tapes de Dylan, enregistrés dans la maison du groupe, « The Big Pink », près de Woodstock.

Avec l’aide de T. Bone Burnett, musicien, compositeur et producteur de grande classe, le groupe s’enferme donc chez lui au début de l’année 1993 pour enregistrer son premier album, l’excellent August and Everything After, qui paraît en septembre. Grâce à aux très belles chansons de Duritz, et notamment au fameux « Mr. Jones » (« Nous voulons tous être des stars mais nous ne savons pas pourquoi, ni comment »), le groupe s’impose très rapidement comme un nouveau poids lourd du rock américain (album classé n°4 au Billboard), allant même jusqu’à effectuer la première partie de The Rolling Stones sur leur tournée 1994. Ce disque est d’ailleurs devenu un véritable classique aux Etats-Unis : en octobre 2002, les lecteurs de Rolling Stone le classaient à la 75ème place des 100 Meilleurs albums de tous les temps, entre What’s Going On de Marvin Gaye et Never Mind the Bollocks des Sex Pistols !

Par un dimanche pluvieux et triste (on venait d’apprendre le suicide de Kurt Cobain, dont Adam était récemment devenu proche), les Counting Crows donnent un premier concert français de toute beauté, le 10 avril 1994 à l’Arapaho, à Paris, en semi-acoustique (guitares sèches, batterie avec balais). Adam Duritz s’y révèle un performer intense et fascinant, doté d’une voix impressionnante et d’un phrasé toujours surprenant (Dylan, quand tu nous tiens...).

Le disque suivant, Recovering the Satellites, est plus rock, plus bruyant, le nouveau batteur (Ben Mize) cogne plus fort. Mais les chansons restent de grande qualité, comme les superbes « Long December » (classé dans le Top 10 US) et « Goodnight Elisabeth ».

En 1998, les Counting Crows sortent leur premier live, le double Across a Wire : Live in New York, suivi en 1999 de This Desert Life. La collaboration d’Adam avec Ryan Adams sur le Gold de ce dernier débouche ensuite sur le quatrième album des Counting Crows, Hard Candy, produit en 2002 par Steve Lillywhite.

Ce n’est pourtant qu’avec le titre « Accidentally in Love », figurant en 2004 sur la BO de Shrek 2, que les Français ont l’occasion de s’apercevoir que les Counting Crows (dont on n’entend jamais par ici que « Mr. Jones », encore et encore, sur les radios de rock dit « classique ») sont toujours en activité et en pleine forme, ce que prouve magistralement le double album concept Saturday Nights and Sunday Mornings sorti en 2008.

Et même si Malley et Bryson ont aujourd’hui quitté le groupe, Adam Duritz continue d’arpenter les scènes du monde entier à la tête d’une formation dont il a toujours été l’âme (tourmentée).

Photos