Beth Gibbons

Nom de naissance

Beth Gibbons

Naissance

4 Janvier 1965, England

Biographie

Chanteuse emblématique du groupe Portishead, Beth Gibbons a grandi dans un environnement rural plutôt solitaire. C'est peut-être ce qui explique la délicatesse de sa voix soul, qui a beaucoup contribué à asseoir la réputation d'un groupe de trip-hop qui s'est fait connaître dès son premier album, Dummy, en 1994. Mais après deux albums et un live, la chanteuse fait une pause pour travailler avec Rustin Man, alias Paul Webb, ancien bassiste de Talk Talk et ami de longue date, qui lui concocte le bien nommé Out of Season (2002), son album solo intemporel, écrin folk idéal pour une voix qui témoigne d'une artiste apaisée. En 2008, Beth Gibbons retrouve le trio qui l'a rendue célèbre avec l'album Third, qui se classe dans le Top 10 du Billboard 200 et atteint la deuxième place du UK Albums Chart. Elle a ensuite collaboré avec le groupe de métal britannique Gonga en 2013, s'est produite avec l'Orchestre symphonique de la radio nationale polonaise sous la direction de Krzysztof Penderecki en 2014 et a participé à la chanson "Mother I Sober" de Kendrick Lamar, tirée de son album Mr Morale & the Big Steppers, sorti en 2022. Précédé des singles "Floating on a Moment", "Reaching Out" et "Lost Changes", son premier album Lives Outgrown est sorti en 2024 et s'est placé en tête du classement des albums indépendants au Royaume-Uni.

Beth Gibbons est née dans la région d'Exeter, en Angleterre le 4 juillet 1965. Elle passe le plus clair de son temps en famille, où elle mène une vie loin des préoccupations du monde la musique puisque ses parents sont agriculteurs. La timide jeune fille trouve son salut dans le chant, dont elle a une approche sensible et personnelle. A la fin des années 1980, elle décide de s’affranchir de cette vie rurale, avec le rêve de pouvoir un jour vivre de sa passion et met le cap sur Bristol où elle vit de jobs divers pendant cinq ans, tout en parvenant à se produire seule sur quelques scènes locales, combattant tant bien que mal son trac immense.


Portishead                                                    

En 1992, sa rencontre avec Geoff Barrow, lors d’un stage d’aide à la recherche d’emploi, change sa vie. Ce dernier est musicien et vivote lui aussi en tant que technicien dans les studios d’enregistrement locaux (il a travaillé pour Neneh Cherry, et, plus important encore pour Massive Attack). Leurs nombreuses affinités musicales créent l’étincelle dont avait besoin Barrow. Amateur de musique de films et fan de hip-hop, il sample depuis de long mois, créant ses propres collages musicaux, et recherche une « voix ». L’arrivée du guitariste jazz Adrian Utley, marque la naissance de Portishead.


La folie Dummy

Le groupe se met au travail avec un autre ingénieur du son, du nom de Dave MacDonald et la magie opère. Le label Go! Discs signe le groupe immédiatement après avoir entendu ses premiers essais, notamment ceux de sa chanteuse à la voix envoutante. Le résultat, le premier album de Portishead, Dummy (1994) fait désormais partie de ces disques charnières, figures de proue d’une nouvelle scène, en l’occurrence ici le Trip-hop made in Bristol. Puisant dans les musiques de films des années 1950, jusqu’à ceux d’Ennio Morricone et John Barry, privilégiant une approche jazz et introspective, moins dansante, l’album phénomène est un contrepoint idéal aux albums des vrais précurseurs du mouvement, Massive Attack. Dummy est comme porté par cette voix plaintive mais riche de mille émotions de Beth Gibbons, qui bien que vivant mal sa notoriété, est propulsée star.


« P » à NYC

Le démarrage à plusieurs vitesses du succès du groupe sur le plan international a pour première conséquence d’user les nerfs et l’énergie du trio qui sera en tournée pendent plusieurs années. Le second album homonyme de Portishead ne sort que trois ans plus tard. Alors qu’il est encensé par la critique, les ventes déçoivent. Le groupe repart en tournée mondiale.

Leur passage par le Roseland Ballroom de New York, enregistré et communément appelé PNYC-Live, publié en 1998, est un disque réunissant ces nouvelles références du Trip-hop et un orchestre symphonique. Il permet de remarquer l’étrange vulnérabilité, l’équilibre fragile, qu’atteint Beth Gibbons quant elle interprète ses chansons. Elle qui avoue, malgré sa timidité, se livrer entièrement dans son chant. Elle décide d’ailleurs en 1998 de s’octroyer une pause afin de se consacrer à un projet plus personnel.


Out of Season

Elle retrouve Paul Webb, ancien bassiste du groupe Talk-Talk, rencontré avant l’aventure Portishead et lui soumet son répertoire personnel. Déjà fan de Gibbons, celui-ci n’a aucun mal à imaginer une ambiance nouvelle, dépouillée, acoustique, sans ces sons urbains tirés du hip-hop auquel est associée la voix de la chanteuse.

Le résultat est publié fin 2002 sous le nom de Beth Gibbons & Rustin Man, le pseudo que s’est choisi Webb et s’intitule Out of Season. Il casse l’image d’une interprète torturée et montre une Beth Gibbons plus en paix avec elle-même. Les aficionados de « P » sont surpris, les fans de la voix emblématique de la formation sont eux séduits par ce tourbillon d’émotions dans un registre folk à l’élégance rare.


Third, le retour

En 2008, soit après un hiatus de dix ans, Portishead publie Third. Gibbons de nouveau accompagnée de Barrow et Utley, y explore des territoires parfois violents, souvent rock, en tout cas éloignés des registres jusqu’alors explorés, confirmant le potentiel toujours intact de sa voix et du talent au-delà des genres de son groupe. Portishead ayant honoré comme prévu son contrat avec Go! Discs, se retrouve aujourd’hui sans label donc encore plus libre et pourrait revenir dans les bacs, avec un quatrième album, plus tôt qu’à l’accoutumée.