Orchestre National de Jazz

Naissance

France

Biographie

Formation exceptionnelle créée et subventionnée par le ministère de la Culture, l'Orchestre National de Jazz a su, au fil des chefs d'orchestre qui se sont succédé à sa tête depuis 1986, imposer son image, tout d'abord controversée, grâce à la qualité des projets éclectiques qui ont vu le jour. Placé sous la direction du contrebassiste Daniel Yvinec, l'ONJ sort en 2009 l'album Around Robert Wyatt, suivi de Shut Up and Dance, Piazzolla ! et The Party. Le guitariste Olivier Benoît, qui lui succède en 2014, consacre un mandat placé sous le signe de l'avant-garde à une trilogie européenne représentée par les volumes Europa Paris (2014), Europa Berlin (2015) et Europa Rome (2016).

Créé en 1986 à l'initiative de Jack Lang et de son ministère de la Culture et subventionné par l'Etat français, l'Orchestre National de Jazz est placé sous la direction artistique et musicale d'un chef, nommé pour un mandat de deux ans, et en charge de mener un projet dont il est l'instigateur, signant la moitié du répertoire et s'adjoignant pour le reste des collaborateurs de son choix.

Le premier chef à en prendre les reines est le saxophoniste François Jeanneau, qui dirige notamment Denis Leloup, Eric Barret, Marc Ducret ou Michel Benita. Le pianiste Antoine Hervé lui succède en 1987, invitant des compositeurs comme Gil Evans, McCoy Tyner, Martial Solal, Michel Portal ou Steve Lacy.

Le guitariste Claude Barthélemy, de 1989 à 1991, change radicalement de ligne artistique en s'ouvrant vers le rock ou la chanson. Un second mandat lui sera confié de 2002 à 2005. Les pianistes Denis Badault, en 1991, et Laurent Cugny, en 1994, lui succèdent, suivis des contrebassistes Didier Levallet, en 1997, et Paolo Damiani, en 2000, ce dernier ouvrant l'orchestre à une envergure et à une diffusion plus internationale.

Nommé en 2005, le vibraphoniste Franck Tortiller mène le projet Close to Heaven en hommage au groupe Led Zeppelin, et une variation sur la valse intitulée Sentimental 3/4 qui reçoit un Django d'Or en 2007.

L'Orchestre National de Jazz a ainsi vu passer dans ses rangs de nombreux musiciens qui ont poursuivi une brillante carrière par la suite : le trompettiste Flavio Boltro, les trombonistes Glenn Ferris et Jean-Louis Pommier, le saxophoniste Stefano Di Battista, le guitariste Nguyen Lê, le batteur André Ceccarelli, le contrebassiste Renaud Garcia-Fons... La discographie de l'ONJ est de fait vaste et éclectique, à l'image des disques In Tempo (1996) avec Lucky Peterson, Mercy, Mercy, Mercy  (1997), Charmediterranéen (2002) ou Admirebelamour (2003).

Nommé à la tête de l'Orchestre National de Jazz en 2008, pour un mandat de trois ans renouvelable, le contrebassiste Daniel Yvinec mène un premier projet qui occasionne le disque Around Robert Wyatt (2009). Outre ce batteur et chanteur anglais, ce sont les chanteurs Daniel Darc (« O Caroline »), Camille (« Alliance »), Rokia Traoré (« Alifib »), Yael Naim et Arno (« Just as You Are ») et l'actrice Irène Jacob (« Del Mondo ») qui sont invités à y collaborer. En 2011 suit Shut Up and Dance puis Piazzolla ! en 2012 et The Party en 2014, avec Michael Leonardt.

En 2014, le guitariste Olivier Benoît lui succède pour un premier mandat. À son initiative, l'ONJ entame un tour des capitales européennes dont le premier et double volume Europa Paris, paru en mai, est une suite en six mouvements. Le suivant Europa Berlin, paru en 2015, s'attache à illustrer l'histoire de la capitale allemande et son atmosphère musicale allant du free jazz aux musiques électroniques. La trilogie avant-gardiste se clôt en 2016 sur Europa Rome, mettant en valeur le patrimoine italien de la musique contemporaine à travers les créations de Benjamin de la Fuente et Andrea Agostini.