Alan Curtis
Nom de naissance
Alan Curtis
Naissance
17 Novembre 1934, Mason, Michigan, United States of America
Biographie
Claveciniste, musicologue et chef d'orchestre, l'Américain Alan Curtis (1934-2015) s'est spécialisé dans la « reconstruction » d'opéras baroques en privilégiant les chorégraphies, le chant et l'instrumentation d'époque. Élève de Gustav Leonhardt, il enseigne à l'Université de Berkeley (Californie) et dirige à partir de 1979 l'ensemble Il Complesso Barocco après une carrière de claveciniste remarqué. On lui doit de nombreuses productions des opéras de G. F. Haendel dont Rodrigo, Radamisto, Arminio, Deidamia, Rodelinda, Floridante, Alcina et Ariodante, ainsi que l'exhumation d'oeuvres de Jommelli, Cimarosa, Conti (David) et La Finfa pazza de Francesco Sacrati. Grand défricheur de la musique ancienne et baroque, Alan Curtis décède le 15 juillet 2015 à l'âge de 80 ans.
Originaire du Michigan, Alan Curtis voit le jour le 17 novembre 1934 à Mason, dans l'État où il effectue ses études jusqu'à l'université. Inscrit à l'Université de l'Illinois, il interrompt son cursus pour suivre pendant deux ans l'enseignement du claveciniste et pédagogue Gustav Leonhardt à Amsterdam. Il revient ensuite dans son pays pour acquérir un doctorat en 1963.
Claveciniste et musicologue, il soutient une thèse sur l'organiste et compositeur néerlandais Jan Pieterszoon Sweelinck (1562-1621) qu'il complète et publie en 1969. Alan Curtis est un soliste reconnu quand il accepte un poste à l'Université de Berkeley en Californie, en 1960, avant d'être titularisé dix ans plus tard. Partageant son temps entre l'enseignement et une carrière de soliste et chef d'orchestre, il se spécialie dans la recréation d'opéras peu connus ou tombés dans l'oubli depuis les XVIIème et XVIIIème siècles. Sa production du Couronnement de Poppée de Monteverdi va à l'encontre des canons des années soixante.
Respect de la chorégraphie, du chant et de l'instrumentation d'époque sont au programme de ses productions. Pour satisfaire son goût de l'authenticité, Alan Curtis n'hésite pas à commander la fabrication d'un chitaronne, d'un clavecin à feintes brisées ou d'un archiluth comme c'est le cas pour l'opéra Admeto qu'il dirige en 1978 avec un orchestre fidèle à celui prévu par Haendel. En 1981, il monte le rare Sant' Alessio de Stefano Landi dont le succès l'encourage à exhumer trois oeuvres méconnues de Niccolo Jommelli, Il Tito d'Antonio Cesti, La Finfa pazza de Francesco Sacrati (Venise, 1987), Gli Orazi ed i Curiazi de Cimarosa et David de Francesco Bartolomeo Conti.
Tout en continuant ses recherches, Alan Curtis multiplie les productions d'opéras avec une prédilection pour Georg Friedrich Haendel dont il recrée une quinzaine d'oeuvres : Radamisto en 2000, Arminio au Concertgebouw d'Amsterdam en 2001, Giulio Cesare en 2002 puis Deidamia et Lotario (2004), Rodelinda (2005), Fernando et Floridante (2007), Tolomeo (2008), Ezio, Berenice (2010), Alcina et Ariodante (2011), Giove in Argo (2013). Après avoir dirigé son ensemble Il Complesso Barocco dans Il Giustino en 2002 et Motezuma en 2006, Alan Curtis revient à Vivaldi avec l'enregistrement de Catone in Utica (2013) avec Topi Lehtipuu et Ann Hallenberg. Il décède à Florence, en Italie, le 15 juillet 2015 à l'âge de 80 ans.