Mel Tormé

Nom de naissance

Melvin Howard Tormé

Naissance

13 Septembre 1925, Chicago, Illinois, United States of America

Biographie

Melvin Howard Tormé, plus connu sous son diminutif « Mel » Tormé, naît le 13 septembre 1925 à Chicago dans l’Illinois. Enfant prodige, musicien précoce (il joue de la batterie dès l’école primaire), il est très tôt propulsé sous les feux de la rampe et participe notamment à de nombreux programmes radiophoniques entre 1933 et 1941. Il n’a que 13 ans lorsqu’il écrit sa première chanson et 16 lorsqu’une de ses œuvres, « Lament to Love », devient un succès pour le chef d’orchestre de jazz Harry James. Les années 1940 sont celles de la consécration pour Mel Tormé, qui fait d’abord partie d’un groupe dirigé par Chico Marx des Marx Brothers, avant de faire ses débuts au cinéma en 1943 aux côtés de Frank Sinatra. C’est de ce dernier et de sa formation The Pied Pipers qu’il s’inspire pour créer le quintette vocal Mel Tormé and His Mel-Tones. Il touche une cible adolescente en 1947 à la faveur de sa participation à la comédie musicale Good News. Cette même année, après avoir été dispensé de service militaire, il entame une prolifique carrière solo et enregistre plusieurs titres dans une veine romantique pour les labels Decca, Musicraft, et à partir de 1949 Capitol. C’est dans cette dernière maison qu’il connaît son seul n° 1 avec « Careless Hands », même si des titres tels que « Again » ou « Blue Moon » lui sont plus souvent associés. Après avoir enregistré de nombreux albums de jazz vocal dans les années 1950, il se consacre au cours des décennies suivantes à des reprises de standards pop ou rhythm and blues, connaissant avec certaines de beaux succès, comme avec « Comin’ Home Baby », arrangée en 1962 par Claus Ogerman, qui atteint la 13e place dans les charts britanniques. En parallèle, il continue de mener carrière à la télévision, composant pour elle ou participant en tant qu’acteur à des séries. Les décennies 1980 et 1990 sont marquées par son étroite collaboration avec le pianiste de jazz britannique George Shearing, débouchant sur pas moins de six albums ensemble au cours de cette période. Mais en 1996, Mel Tormé est victime d’une première crise cardiaque, qui met brutalement un terme à sa carrière. Récompensé pour l’ensemble de sa carrière en février 1999 par un Grammy Award, il succombe à une deuxième attaque quelques mois plus tard, le 5 juin 1999 à Los Angeles, à l’âge de 73 ans.

Néle 13 septembre 1925 à Chicago, Melvil Howard Tormé est le filsd'un couple d'immigrés juifs russes surnommés Torma, transformé enTormé à leur arrivée à Ellis Island. Le fils prodigue débutesa carrière prolifique à l'âge de quatre ans en chantant « You'reDrinving Me Crasy » dans un restaurant de sa ville natale, leBlackhawk Club. Alors qu'il y déjeune avec ses parents, legroupe résident du restaurant, le Coon-Sanders Orchestra, apprendqu'un tout jeune fan se trouve dans l'assistance.Ilpropose alors à Mel de monter sur scène. Sa voix les marquetellement qu'ils proposent à l'enfant de revenir chanter une foispar semaine avec eux, lui offre 15 dollars par représentation et ledîner pour sa famille. C'est le début d'une longue carrière dansle show business.

Sa fascination pour la batterie naît également à cette période. Ildevient acteur radio à neuf ans et publie sa première chanson àquinze. Un an plus tard, Chico Marx l'engage dans son orchestre commebatteur et chanteur (1942-1943). Comme si cela n'était passuffisant pour un adolescent, il co-écrit avec Bob Wells la chanson« The Christmas Song » popularisé par Nat King Coll en 1946et devenue un immense standard de Noël.
Après avoir tenuquelques petits rôles au cinéma et une fois libéré de sesobligations militaires, il monte une formation vocale, MelTormé and his Mel-Tones. L'ensembleenregistre avec Artie Shaw juste après la fin de la guerre. Devenupopulaire, il se lance dans une carrière de soliste, se produisant àla radio, à la télévision, au cinéma et au cabaret.

C'està cette période qu'un Disc-Jockey d'une radio le surnomme « The Velvet Frog » (le brouillard de velours) pour décrire sa voixsi particulière de crooner. Mel Tormé détestait ce surnom qui,pour lui, ne reflétait pas son amour pour le jazz.Durantles années 50 et 60, il enchaîne lesenregistrements et perfectionne son chant jazz, s'inspirantde son idole, Ella Fitzgerald. Son association avec Marty Paich,pianiste et arrangeur de renom, aboutit à l'album PreludeTo a Kiss. SuiventTormé,Back inTown etMel TorméSings Shubert Alley.

Pendantpresque dix ans, il stoppe ses enregistrements studio avant derevenir avec Mel Tormé A New Album,enregistré à Londres en 1977 avec le Chris Gunning Orchestra et lesaxophoniste Phill Woods. Sa carrière prend un nouvel élan dans lesannées 80. Les goûts du public changent et on assiste à un regaind'intérêt pour les grands standards de jazz. C'est avec leconcours de George Shearing que Mel Tormé débute en 1982 une longueet fructueuse collaboration discographique, quasiment jusqu'à samort et presque exclusivement sur le label Concord Jazz. Le succèsest alors publique et critique, sauf en France où on le connaît peuet où les puristes lui tournent le dos. Désamour partagé puisqueMel Tormé n'était pas tendre avec le public français qu'ilaccusait de ne rien y entendre au jazz.

Touche à tout génial,Mel Tormé laisse autant de grandes chansons que de scripts pour la télévision, de livres, de rôles pour le cinéma ou de subtilsarrangements musicaux. Hyper actif et passionné, on lui doitnotamment le livre The Other Side OfThe Rainbow qui retrace sonexpérience comme directeur musical des émissions de télévision deJudy Garland sur CBS dans les années 60. À noter aussi labiographie du batteur Buddy Rich en 1993, Traps,The Drum Wonder qui, commelui, suscitait l'admiration ou l'indifférence, mais certainement pasl'unanimité.

À sa mort, le 5 juin 1999 à Los Angeles, MelTormé laisse derrière lui plus de 200 enregistrements et quelquesclassiques du patrimoine musical comme « Born To The Blue »,« The Christmas Song », « Welcome To the Club »,« Stranger in Town » ou « California Suite ».Bing Crosby dira de lui qu'il était le plus fantastique« performer » musical  qu'il n'ait jamais connu.