Manfred Mann
Naissance
England
Biographie
Issu de la scène British Blues, le groupe Manfred Mann formé en 1963 par le musicien du même nom connaît une carrière dense en succès avec trois numéros un, « Do Wah Diddy Diddy », « Pretty Flamingo » et « Mighty Quinn », entre autres titres de gloire. Le savant mélange de rhythm'n'blues, de pop et de folk administré par ces amateurs de jazz aux airs d'étudiants a autant séduit les puristes que le public britannique qui a plébiscité « 5-4-3-2-1 », « If You Gotta Go, Go Now » ou « Ha! Ha! Said the Clown ». Après cinq albums, une bande originale de film (Up the Junction!), de multiples simples et le départ de son chanteur Paul Jones en 1966, le groupe finit par se réduire au duo de départ. Manfred Mann et Mike Hugg retournent au jazz sous le nom de Manfred Mann Chapter Three (1969-1971). La nouvelle formation pop rock Manfred Mann's Earth Band prend la suite tandis que d'anciens membres se baptisent The Manfreds.
Formé à la naissance du British Blues Boom en 1962, le groupe Mann-Hugg Blues Brothers comprend l'organiste Manfred Lubowitz (né à Johannesbourg en 1940), le multi-instrumentiste Mike Hugg (piano, vibraphone, batterie), le chanteur et harmoniciste Paul Jones, le guitariste et saxophoniste alto Mike Vickers et le flûtiste et bassiste Dave Richmond.
Le rhythm'n'blues imprégné de jazz de la formation rebaptisée Manfred Mann attire le label HMV qui, après deux simples sans succès, décroche la timbale avec le titre « 5-4-3-2-1 », choisi comme indicatif de l'émission télévisée Ready Steady Go!, regardée par toute la jeunesse anglaise. La chanson classée n° 5 est le point de départ d'une série de tubes pop incluant trois numéros un : la reprise de The Exciters « Do Wah Diddy Diddy » en 1964 (chantée par Sheila sous le titre « Vous les copains »), « Pretty Flamingo » en 1966 et « Mighty Quinn », un titre inédit issu des Basement Tapes de Bob Dylan, en 1968.
Parallèlement, Manfred Mann réalise une poignée d'albums collant au courant mod et beat qui s'empare des clubs du Royaume-Uni. Le premier d'entre eux, The Five Faces of Manfred Mann (1964) est marqué par le blues et majoritairement composé de reprises comme « Smokestack Lightning », alors que le suivant Mann Made (1965) tend vers la soul sophistiquée de Smokey Robinson ou Jerry Ragovoy. Sur scène, le groupe ne renonce pas à ses racines jazz et reprend le thème « Watermelon Man » d'Herbie Hancock. En 1966, As Is développe l'aspect pop d'une formation qui ne cherche nulle crédibilité rock.
Menant une double carrière avec les sorties de simples hors albums, Manfred Mann continue d'approvisionner les classements de ventes avec les titres « Sha-La-La » (n° 3), « Come Tomorrow » (n° 4), « If You Gotta Now, Go Now » (n° 2) et « Just Like a Woman » (n° 10) de Bob Dylan, « Semi-Detached Suburban Mr. James » (n° 2) et « Ha! Ha! Said the Clown » (n° 4), qui enfonce le clou en 1967.
Le départ de Paul Jones à l'été 1966, remplacé par Mike d'Abo, ouvre une nouvelle période pour le groupe qui opte pour le label Fontana et le producteur Shel Talmy (l'homme derrière le son de The Kinks). L'instrumental « Sweet Pea », d'après Tommy Roe, précède la sortie d'une compilation du même genre, Soul of Mann, et de deux nouveaux albums : la bande originale du film Up the Junction! et Mighty Garvey!, sortis en 1968.
L'année suivante, les titres « My Names Is Jack » (Joe Simon) et « Fox on the Run » signent l'arrêt de Manfred Mann, revenu au duo Mann-Hugg de départ, qui se transforme en Manfred Mann Chapter Three, inspiré par le free jazz. Plus pop rock, le Manfred Mann's Earth Band prend la suite dans les années 1970 tandis que d'anciens membres se produisent sous le nom The Manfreds.