Steve Kuhn
Nom de naissance
Stephen Lewis Kuhn
Naissance
24 Mars 1938, Brooklyn, New York, United States of America
Biographie
Pianiste de jazz américain à la carrière aussi prolifique que novatrice, Steve Kuhn suit un apprentissage classique avant des débuts dans le quintette de Kenny Dorham en 1960. Après des collaborations avec John Coltrane, Stan Getz, Toshiko Akiyoshi, Gary McFarland, Oliver Nelson ou Art Farmer, le musicien s'aventure dans des registres très différents et le plus souvent en trio (Three Waves en 1966). La première période ECM, souvent citée en référence avec les albums Trance (1974) et Playground (1979), comprend des oeuvres solo, acoustiques ou électriques, parfois proches du new age. L'auteur du standard « The Saga of Harrison Crabfeathers », fidèle à des partenaires comme Steve Swallow, Ron Carter, Al Foster, David Finck, Billy Drummond ou Joey Baron, ne cesse de surprendre et de se réinventer comme en témoignent les albums Life's Magic (1987), Seasons of Romance (1995), Pavane for a Dead Princess (2006). L'hommage Mostly Coltrane acclamé par la critique est suivi de Wisteria (2012).
Né le 24 mars 1938 dans le quartier de Brooklyn à New York, Stephen Lewis Kuhn se familiarise avec le piano dès l'âge de cinq ans.
Style russe
Au Conservatoire de Boston où il part faire ses études musicales, il a pour professeur Margaret Chaloff qui n'est autre que la mère du saxophoniste américain Serge Chaloff (1923-1957) - que Steve Kuhn accompagnera par la suite - et une grande influence dans sa façon d'appréhender le piano classique. Cet enseignement porté sur les grands compositeurs, russes notamment, se resentira sur son futur style. Pour le moment, Steve Kuhn se produit dans les clubs de la région où il croise des musiciens déjà renommés comme Coleman Hawkins ou Chet Baker.D'autres rencontres importantes suivent lorsque Steve Kuhn termine son cycle d'études à Harvard et à la Lenox School of Music de New York. Le pianiste débarqué dans la Grosse Pomme apprend vite au contact de figures de l'avant-garde comme Ornette Coleman, George Russell, Don Cherry, Gunther Schuller ou Bill Evans, l'une de ses principales influences. Ces modèles l'encouragent à sortir des sentiers battus et à toujours chercher l'improvisation au coeur de ses premières compositions. Après un passage dans le quintette de Kenny Dorham en 1960 et son apparition sur Jazz Contemporary (1960), Steve Kuhn réalise son premier album en duo et groupe avec la pianiste Toshiko Akiyoshi. L'ovni que constitueThe Country & Western Sound of Jazz Pianos (1963) participe de cette curiosité.
De trio en trio
La courte association avec John Coltrane à la Jazz Gallery laisse des traces chez Steve Kuhn qui collabore également avec Stan Getz en 1961, Gary McFarland, Oliver Nelson (l'essentiel Sound Pieces) ou Art Farmer en 1964-1966, quand il enregistre Three Waves avec Steve Swallow et Pete La Roca. En 1967, Steve Kuhn s'établit à Stockholm, en Suède, d'où il dispense deux créations : Watch What Happens (1968) et Childhood Forever (1969). De retour aux États-Unis en 1971, le pianiste opte pour l'électrification en alternance avec le piano acoustique dans ses premiers enregistrements pour le label ECM, Ecstasy en solo et Trance (1974) en quartette avec Jack DeJohnette.En 1977, Motility marque une nouvelle étape new age, tandis que le magnifique Playground (1979) bénéficie de l'apport de la chanteuse Sheila Jordan, à nouveau présente sur Last Year's Waltz. Curieusement, Steve Kuhn apparaît alors comme l'une des figures les plus singulières du jazz, au-delà des étiquettes post-hard bop ou free jazz. L'association avec Ron Carter et Al Foster sur Life's Magic (Black Hawk, 1987) représente l'un des sommets d'une oeuvre qui atteint sa magnificence lors de Seasons of Romance (1995) avec Bob Mintzer, Tom Harrell, George Mraz et toujours Al Foster.
Si l'oeuvre du pianiste n'est pas exempte de facilités (certains albums de ballades ou la relecture de Porgy avec Eddie Gomez en 1988), elle se révèle la plus prégnante dans la formule du trio dans Dedication (1995), Countdown (1999),The Best Things (2000) et l'impressionniste Pavane for a Dead Princess (2006) avec David Finck et Billy Drummond, après une collaboration remarquable avec le big band de Carlos Franzetti sur Promises Kept en 2004. En 2007, vingt ans après la prestation au Vanguard (The Vanguard Date), Steve Kuhn reconstitue son trio avec Ron Carter et Al Foster pour quelques dates au Birdland, comme en témoigne Live at Birdland.