Patricia Kaas

Naissance

5 Décembre 1966, Forbach, Moselle, France

Biographie

Née à Forbach en Moselle le 5 décembre 1966, il n'a pas fallu longtemps à Patricia Kaas, la plus germanique des chanteuses francophones, pour se faire adopter par le public à une échelle internationale, séduit par la voix rauque de la chanteuse de blues. Certaines voix se mettent à chanter dès la petite enfance, pour le simple plaisir, par une envie inexpliquée. Elle connaît un succès au-delà des frontières avec « Mademoiselle chante le blues » en 1987 puis tente d'échapper à une image stéréotypée dans les albums suivants. Je Te Dis Vous (1992), Dans Ma Chair ou Le Mot de Passe (1999), présentant à chaque fois un visage différent tout en conservant cette mélancolie intrinsèque. Sa carrière se fait plus discrète la décennie suivante. Elle inclut néanmoins les albums Sexe Fort (2003) et Kabaret (2009), suivis de l'hommage Kaas Chante Piaf (2012). En 2016 sort son premier album de chansons originales depuis treize ans. Titulaire de six Victoires de la musique, Patricia Kaas a été élevée au rang d'officier de l'ordre des Arts et des Lettres en 2012.

Patricia Kaas naît le 5 décembre 1966, à Forbach, en Moselle. La « fille de l'Est » est la dernière née d'une famille de sept enfants. Son père est mineur de fond, sa mère, allemande, l'encourage à chanter.

A l'âge de sept ans, elle tourne le bâton dans la troupe des Pax Majorettes de Striing-Wendel, commune située à la frontière allemande, et anime de sa voix de petite fille les bals hebdomadaires régionaux. En 1979, un cabaret allemand de Sarrebruck, le Rumpelkammer, lui donne l'occasion de se produire, chaque samedi soir. De Claude François à Sylvie Vartan en passant par l'incontournable « New York, New York » (Frank Sinatra & Liza Minelli), les interprétations de la jeune fille parviennent aux oreilles du compositeur François Bernheim, par l'intermédiaire de son imprésario, l'architecte Bernard Schwartz. C'est le point de départ de « Jalouse » (EMI, 1985), un premier 45 tours écrit par Elisabeth Depardieu et produit par son mari Gérard. Pas de grand succès, silence radio.

Deux ans plus tard, Patricia rencontre Didier Barbelivien. « Mademoiselle chante le blues » (n°14) semblait attendre la belle aux yeux d'azur et  séduit les auditeurs de plus en plus nombreux. La chanteuse à la voix chaude est récompensée par le Prix Charles-Cros en 1987. « D'Allemagne », le succès suivant, est crédité à François Bernheim et Didier Barbelivien, et Mademoiselle Kaas, déjà, fait la première partie de Julie Pietri sur la scène de l'Olympia. 1988 lui ouvre ainsi la route du succès.

Son premier album, Mademoiselle Chante, devient Disque de platine en France (n°2 des ventes pendant deux mois), mais également en Suisse et en Belgique, et Disque d'or au Canada, totalisant trois millions d'albums vendus. Les Victoires de la Musique lui offrent le titre mérité de « Révélation de l'année ». L'ours en peluche qu'elle serre si souvent dans ses bras avant d'entrer en scène est l'image de ses sentiments pour sa mère, décédée en 1989, qui d'une certaine façon continue à l'accompagner. Patricia Kaas poursuit son désir de chanter en public, gagnant des auditoires de plus en plus lointains en se produisant dans une douzaine de pays seize mois durant (dont une semaine à l'Olympia et au Zénith de Paris). Un exploit digne des chanteuses de réputation internationale comme Sylvie Vartan et Mireille Mathieu. L'Allemagne salue l'artiste de l'année par un Golden Europa.

En 1990, Patricia Kaas change de manager et de label pour un nouvel album au titre évocateur : Scène de Vie, comme pour créer la complicité avec un auditoire toujours plus nombreux. Le disque reste dix semaines d'affilée en tête des classements français. Le duo Elisabeth Depardieu - François Bernheim de son premier 45 tours se reforme pour le titre « Kennedy Rose ». La tournée qui suit passe par des pays insolites pour un artiste français : le Japon et  la Russie lui font un accueil triomphal. La même année, elle est récompensée en inscrivant à son palmarès la « Meilleure vente d'albums à l'étranger » lors des Victoires de la musique.

En 1991 sort Carnet de Scène, l'album live de la tournée (dont le DVD du même nom sort en 2004). Après une pause scénique, elle avance encore, avec détermination, féminité et ferveur, en donnant plusieurs concerts aux Etats-Unis et prépare en 1992 son troisième album Je Te Dis Vous, à Londres, avec le producteur Robin Millar (Sade, Fine Young Cannibals). Ses acolytes ne sont autres que Didier Barvelivien, Marc Lavoine, Jean-Jacques Goldman qui signe les couplets de « Il me dit que je suis belle », et Chris Rea sur deux titres (« Out of the Rain » et « Ceux qui n'ont rien »). Cet album figure également sa première chanson en allemand, « Ganz und Gar ».La chanson française inscrit dans ses mémoires une artiste internationale, élue « Meilleure artiste française de l'année » aux Victoires de la musique, et Patricia Kaas entame son Tour de Charme (titre de l'album live paru en 1994) en Asie du sud-est, de la Corée à la Thaïlande, sans oublier le Vietnam et le Japon.

La carrière de Patricia Kaas connaît alors une curieuse parenthèse avec un album entier chanté en anglais, Black Coffee (1995), spécialement destiné au marché américain qui la boude. Un échec discret puisque les rares copies qui feront surface s'écoulent à prix d'or. Son titre, repris à Billie Holiday, figure sur la compilation Jazz à Saint-Germain-des-Prés (Virgin).Pas rancunière, c'est à New York que Patricia Kaas décide d'enregistrer son nouvel album, Dans Ma Chair, produit par Phil Ramone, metteur en son de grands noms du métier (Ray Charles, Babra Streisand, Frank Sinatra...). Côté chansons, Jean-Jacques Goldman veille toujours à la qualité des textes, et c'est aussi l'occasion de travailler avec Lyle Lovett (« Chanson simple ») et James Taylor (« Don't Let Me Be Lonely Tonight »), tandis que côté look, Patricia Kaas se transforme en une blonde aux cheveux raides, signant ainsi une personnalité plus adulte et affirmée.

Le succès de cet album l'entraîne en une tournée Rendez-Vous durant laquelle elle se produit dans plus de vingt pays. En décembre 1998, la « chanteuse de l'Est » se mesure aux côtés des ténors Placido Domingo et Alejandro Fernandez lors d'un concert de gala à la Guildhall de Vienne (Autriche). La prestation est enregistrée et filmée pour les éditions CD et DVD du sixième volume de Christmas in Vienna.

Lors d'une première, au Palais Omnisports de Paris-Bercy, Pascal Obispo fait envoyer des fleurs à Patricia en lui écrivant : « Le mot de passe, ce sera nous ». Ces mots magiques déclenchent l'album Le Mot de Passe, sorti en 1999, dont Obispo devient l'architecte. Symphonique Patricia Kaas qui de sa voix intense nous fait partager « Une fille de l'Est ». Touchée également par les causes humanitaires, elle s'y engage en participant à des concerts.

L'année 1999 enrichit encore sa vie musicale par une invitation de Michael Jackson pour participer aux concerts Michael Jackson & Friends for Kosovo à Séoul et à Munich en juin. A la suite de cet événement, Patricia Kaas entame une tournée symphonique en Allemagne et le début de la tournée mondiale Ce Sera Nous (suivi d'un DVD du même nom).En septembre 1999, elle manque de devenir la nouvelle Marianne française, se classant à la troisième position du vote, derrière Estelle Hallyday et la nouvelle effigie Laetitia Casta. Le 14 juillet 2000, au Jardin du Luxembourg, l'artiste est accompagnée par l'orchestre philarmonique de Lille. Un concert au Palais des Congrès de Paris annonce un temps de pause scénique. La femme à la voix enflammée, choisie par Claude Lelouch, donne la réplique à Jeremy Irons dans le film And now... Ladies and Gentlemen qui sera modestement suivi par le monde cinéphile.

Rien n'y fait, Patricia retourne à Londres en 2001 pour y enregistrer l'album Piano Bar, bande-son officieuse s'imprimant sur les ambiances du film qui ne comporte pas de bande originale. Une majorité de titres sont chantés en anglais, incluant une version anglophone du « Ne me quitte pas » de Jacques Brel (« If You Go Away »). La tournée consécutive tourne au phénomène aux Etats-Unis où tous ses concerts affichent « complet ». Parallèlement, son best-of Rien Ne S'Arrête témoigne de l'indéniable onde musicale qu'elle transmet.

Le 1er décembre 2003, Patricia Kaas revient avec un titre d'album explicite : Sexe Fort.  On y retrouve la plume de Jean-Jacques Goldman, notamment sur « On pourrait », duo de circonstance avec un autre chanteur quasi-germain, Stephan Eicher. Le disque mêle rock et blues, une envolée puissante traduisant des messages, une autre forme esthétique. En 2005, la chanteuse fête ses vingt ans de carrière à l'Olympia. Elle est tout autant célébrée lors de la tournée Toute la musique en Chine et en Russie, où sa voix est très prisée des mélomanes de l'Est. Il en résulte un CD et DVD live contenant le titre inédit « Herz Eines Kämpfers », avec le groupe pop allemand Rosenstolz.

Son nouvel album Kabaret, paru en décembre 2008, est distribué en catimini mais la chanteuse y déploie un univers varié entre mélancolie (« La Chance jamais ne dure »), souvenirs (« Une dernière fois »), légèreté (« Addict aux héroïnes ») et audace (« Le Jour se lève »). En octobre 2012, l'album hommage Kaas Chante Piaf est lancé par le site internet Vente-Privée.com avant une distribution plus étendue ; il réinvente les grands succès de la petite dame en noir de la chanson. La même année, Patricia Kaas reçoit l'insigne d'officier de l'ordre des Arts et des Lettres.

L'album suivant, homonyme, paraît en novembre 2016. Enregistré à Paris par le Britannique Jonathan Quamby, il comprend les premières compositions originales depuis treize ans, signées Rose, Ben Mazué, Aurélie Saada, Daran, Davide Esposito, Rémi Lacroix et David Verlant.

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