Nick Drake

Nom de naissance

Nicholas Drake

Naissance

19 Juin 1948

Biographie

Nick Drake est aujourd'hui reconnu comme un artiste majeur, cité et repris par de nombreux artistes d'univers aussi disparates que le rock (Sonic Youth, Paul Weller, R.E.M. …) ou le jazz (Brad Mehldau). Cette empreinte profonde, dépassant de loin le seul folk anglais, fut pourtant laissée par un jeune homme discret, disparu très tôt laissant derrière lui une œuvre introspective et intensément poétique, reflet d’une douloureuse sensibilité.

C’est en Birmanie où travaille son père que Nick Drake voit le jour, il a 2 ans quand sa famille revient s’installer en Angleterre à Tamworth-in-Arden près de Birmingham. Elevé par une mère mélomane, il apprend le piano classique et le saxophone puis, dès son adolescence, se met à la guitare en autodidacte et s’essaie au songwriting. A 19 ans, lors d’un concert de charité à Londres, il est repéré par Ashley Hutchings de Fairport Convention qui en parle aussitôt au producteur du groupe : Joe Boyd. Une cassette est envoyée et Boyd, impressionné, lui fait signer son premier contrat.

Five Leaves Left, premier album étonnant de maturité, sortira en 1969 après un an d’un travail perfectionniste et lui apportera la reconnaissance de ses pairs. L’ensemble repose sur des chansons réussissant la fusion entre lumière et mélancolie ; il en émane une douceur ouatée, densifiée par la voix et le jeu de guitare particulier de Nick Drake. Mais les bases sont fragiles, malgré un deuxième album Bryter Layter plus léger et jazzy, la dépression, véritable creuset de ses chansons, croit au point de l’empêcher tout acte créatif, les ventes catastrophiques des deux disques n’arrangeant rien à l’affaire.

En 1972, sous l’impulsion de Chris Blackwell alors patron d’Island, il trouve la force d’enregistrer son troisième et dernier album Pink Moon, entièrement acoustique, mettant à jour une lutte désespérée contre un vide envahissant, et qui se vend encore moins bien que le précédents. Son état empire au point qu’il abandonne l’enregistrement d’un quatrième album en 1974. Malgré une dernière éclaircie, lors de laquelle il se rendra à Paris pour rendre visite à Françoise Hardy qui lui avait demandé de composer pour elle, il meurt la même année, à 26 ans, d’une overdose de tranquillisant dont on ne sait s’il s’agit d’un suicide ou d’un accident.

De son vivant, Nick Drake n’aura jamais connu le succès et l’histoire de la musique aurait bien pu se faire sans lui. Mais il reste ses disques, intemporels, imprégnés de mélancolie et sans un grumeau de rancœur ou d'apitoiement. Cette mélancolie, loin d’être étouffante, émane doucement en joyaux fragiles : imaginez le gracile « Alone again or » de Love, imprégné de beauté noire et profonde. La conclusion s'impose d'elle-même : que vous aimiez ou détestiez le folk importe peu : écoutez…