Fats Domino
Nom de naissance
Antoine Dominique Domino Jr.
Naissance
26 Février 1928, La Nouvelle-Orléans, Louisiane, United States
Biographie
Chanteur, pianiste, auteur et compositeur, Fats Domino est le plus célèbre représentant du rock'n'roll de La Nouvelle-Orléans. Né le 26 février 1928 et décédé le 24 octobre 2017, il est l'auteur dans les années 1950 de nombreux succès tels que « The Fat Man », « Blueberry Hill » et « I'm Ready » où son sens du swing et sa décontraction légendaire font merveille. Son style pianistique hérité du boogie woogie reste immédiatement identifiable. Ses tubes lui vaudront d'être le plus important vendeur de disques afro-américain de la décennie. Il est crédité de soixante-cinq millions de disques vendus et de trente-sept singles classés au Top 40 pop américain, ce qui fait de lui l'artiste rock à compter le plus de hits derrière Elvis Presley.
Antoine Dominique « Fats » Domino Jr. voit le jour le 26 février 1928 à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Enfant, il est initié au piano, au chant et au français (sa langue maternelle) par son beau-frère Harrison Verrett, de vingt ans son aîné.
Il donne ainsi son premier concert à l'âge de dix ans à peine. Il quitte l'école dans la foulée, devient ouvrier d'usine, mais occupe la scène des night-clubs en soirée. Pourtant, c'est seulement à dix-neuf ans qu'il décide de devenir musicien professionnel. Un premier contrat avec le label Imperial lui permet d'enregistrer en 1949 son premier hit, « The Fat Man », qui évoque les drogues et lui vaudra un surnom qu'il conservera tout au long de sa carrière, suggéré par sa surcharge pondérale. Le disque est certifié disque d'or et se vend à un million d'exemplaires. Il rencontre alors Dave Bartholomew, qui devient son manager, producteur et co-auteur de chansons.
Il s'entoure également du batteur Earl Palmer et des saxophonistes Alvin « Red » Tyler et Fred Kemp, qui endosse également la fonction de chef d'orchestre et Herbert Hardesty, qui assurera la majorité des soli de ses disques. Les cinq premières années de sa carrière, Fats Domino enregistre ses disques au format 78 tours, tout simplement car les 45 et 33 tours ne sont pas encore disponibles sur le marché. Dès 1955, les succès se multiplient : « Whole Lotta Loving », « Ain't That a Shame » (qui se fraie un chemin dans le Top 10 des charts américains, bien que la version du chanteur blanc Pat Boone recueille davantage de suffrages publics en ces temps de ségrégation) et « Blue Monday » confortent sa stature de vedette internationale.
De même, son premier album intitulé Carry On Rockin' (puis Rock and Rollin' With Fats Domino) est un succès. On peut le voir en 1956 dans le film The Girl Can't Help It avec Jayne Mansfield et il figure également au générique de Shake, Rattle and Roll, The Big Beat, Jamboree et, pour sa dernière apparition à l'écran, dans Red Sails in the Sunset (1967). La même année, sa version de « Blueberry Hill », chanson des années 1940, devient son tube le plus important et se classe en deuxième position des charts. Domino, durant ses loisirs, ne dédaigne alors pas de servir de choriste à des chanteurs amis comme Lloyd Price (il joue en fait du piano sur « Lawdy Miss Clawdy », standard de ce dernier). Jusqu'en 1959, Fats Domino ne ralentit pas la cadence : « I'm Walkin' » (repris par Ricky Nelson), « Valley of Tears », « It's You I Love », « Whole Lotta Loving », «I Want to Walk You Home » et « Be My Guest » font les belles nuits des surprises-parties. Après une pause, le chanteur retrouve la faveur des hit-parades avec « Walkin' to New Orleans » (1960) et « My Girl, Josephine ».
Contraint de changer de label, Fats Domino se retrouve exilé à Nashville, ses nouveaux producteurs l'orientant, de gré ou de force, vers la country music. Le chanteur s'en sort avec les honneurs, en particulier lorsqu'il interprète des chansons figurant au répertoire d'Hank Williams (« Jambalaya (On the Bayou) »). Mais sa carrière s'en ressent, d'autant qu'il est, durant la fin de la décennie, frappé de plein fouet, à l'instar des autres pionniers du rock'n'roll, par la désaffection du public et l'invasion des groupes britanniques. Il enregistre néanmoins« Lady Madonna » (ce sera son dernier tube), chanson composée en son hommage par The Beatles en 1968. Fats Domino décide alors de ne plus quitter La Nouvelle-Orléans et de ne donner des concerts que dans un périmètre restreint autour de la ville, où il est considéré comme une légende vivante. Il y réside dans le quartier ouvrier de son enfance. En 1986, Fats Domino est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame et récompensé l'année suivante par un Grammy Award pour l'ensemble de sa carrière. Dans les années 1990, il est contraint d'interrompre pour raisons de santé une tournée britannique.
Au mois d'août 2005, à l'approche de l'ouragan Katrina, ses amis tentent - en vain - de le convaincre de prendre la poudre d'escampette. Le musicien décide de rester au chevet de son épouse Rosemary (qui lui a donné huit enfants), gravement malade. Il disparaît dans la tourmente et tous, manager, famille et public, sont convaincus de son décès. Il a été en fait secouru par l'hélicoptère d'un garde-côte. Tous (jusqu'au président George W. Bush) se mobilisent alors pour venir en aide à celui qui atout perdu. En 2006, Fats Domino apparaît lors du festival Jazz & Heritage de sa ville en hommage aux victimes de la catastrophe et enregistre l'album caritatif Alive and Kickin'. Il décède finalement de cause naturelle à l'âge de 89 ans, le 24 octobre 2017.