Kenny Clarke

Naissance

2 Janvier 1914, , ,

Biographie

Inventeur de la batterie be-bop, Kenny Clarke a été l'un des principaux initiateurs de ce courant innovateur.

Kenny Clarke naît dans une famille de musiciens, mais c'est surtout sa mère, pianiste, qui lui donne le goût de la musique et de la danse. Son professeur à l'école primaire lui fait découvrir diférents instruments de musique (saxophone, trompette, trombone, piano), mais c'est la batterie qui attire le jeune Kenny, qui joue dans l'orchestre de son école (1925-1928). Après plusieurs expériences dans différentes formations de Pittsburgh, il entre dans l'orchestre de music-hall de Leroy Bradley (1932). Lors d'une tournée dans le sud des Etats-Unis (1935), Kenny Clarke rencontre les saxophonistes Jeter et Pillars qui montent leur grand orchestre et embauchent notre jeune batteur ; il joue dans de nombreuses grandes formations (Roy Eldridge, Edgar Hayes, Teddy Hill, Claude Hopkins). En 1937, il enregistre son premier disque, et vient en Europe avec Edgar Hayes. Il rencontre l'année suivante Dizzy Gillespie. S'il joue en 1941 avec Count Basie, le tournant de sa carrière se situe au Minton's Playhouse de New York. En 1940, Teddy Hill devient directeur de ce club de jazz, il organise tous les lundi soir des jam-sessions dans lesquelles toute les générations s'affrontent. Mais les jeunes - Thelonious Monk, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Charlie Christian -bousculent l'ordre musical, c'est la révolution be-bop. Kenny Clarke figure parmi ces nouveaux leaders, il bouleverse la technique de la batterie, lui donnant un rôle instrumental important dans l'orchestre. Lors de ces jam-sessions, il rencontre Carmen Mc Rae avec laquelle il se marie. Mobilisé sur le front européen durant la seconde guerre mondiale, Kenny perd ses baguettes de batteur, mais joue du trombone avec la formation de son unité. De retour aux Etats-Unis en 1946, il accompagne à la batterie Billie Holiday, Sarah Vaughan. Il entre dans le premier big band be-bop de Dizzy Gillespie (1947). L'orchestre vient à Paris l'année suivante, et Kenny reste en France quelque temps (1948-1951). Il participe au festival international de jazz de Paris, dans lequel sont programmés Miles Davis et Charlie Parker. Il joue avec Pierre Michelot, alors débutant. De retour aux Etats-Unis, il participe au Milt Jackson Quartet avec John Lewis, Milt Jackson et Ray Brown, groupe qui devient en 1952 le Modern Jazz Quartet, Percy Heath remplaçant Ray Brown. Kenny Clarke reste dans la formation jusqu'en 1955, travaille une année en free lance avec tous les boppers, et vient s'installer à Paris l'année suivante. Il débute dans la grande formation de Jacques Hélian, qui voit défiler de nombreux musiciens de jazz, et joue avec les musiciens français les plus en vue (Henri Renaud, Martial Solal). Il devient l'un des piliers des clubs de jazz de Paris, le Blue Note (1959-1966) avec Bud Powell, le club St-Germain avec les Américains de passage à Paris (Stan Getz, Phil Woods, Zoot Sims, les Jazz Messengers). Durant cette période, Kenny Clarke participe à la musique de nombreux films, « Ascenseur pour l'échafaud » avec Miles Davis (1957) de Louis Malle, « Un témoin dans la ville » (1959) d'Edouard Molinaro, « Les liaisons dangereuses » (1960) de Roger Vadim. L'idée de rejouer en big band le taraude, il monte avec Francis Boland le Boland-Clarke Big Band (1962-1973), là aussi ses amis américains viennent aux pupitres. Il consacre l'étape suivante (à partir de 1967) à monter des écoles de batterie et à enseigner (chez le facteur d'instruments Selmer, à Saint-Germain-en-Laye et à Montreuil-sous-Bois). Sur l'invitation de l'université de sa ville natale, il fait un voyage riche en émotions, reste quelques années aux Etats-Unis, puis revient en France (1977-1979). Père de la révolution be-bop pour la batterie, Kenny Clarke est un mythe auprès de ses confrères. Il peut jouer avec les musiciens de tous les styles. Avec Kenny Clarke, la batterie acquiert ses lettres de noblesse, devient un instrument à part entière.