Camel

Naissance

Guildford, Surrey, England

Biographie

Ce groupe de rock progressif associé à la scène de Canterbury, et à la non moins célèbre marque de cigarettes, est né des cendres du groupe The Brew. Il s’est imposé au long des années 1970 avec une musique foisonnante et expérimentale, et a même rempli le Royal Albert Hall en 1975, après la publication de son troisième album The Snow Goose. Intellectuel, conceptuel, mais mal médiatisé, le « chameau » et son guitariste et flûtiste fondateur Andrew Latimer, ont connu dans les années 1980, une réelle traversée du désert. Heureusement, grâce à un nouveau départ américain dans les années 1990, Camel a repris sa place de référence chez les fans de musique progressive, grâce à des albums de haute qualité qui lui valent désormais une stature de groupe culte.

Andrew Latimer (guitare, flûte et chant), Andy Ward (batterie) et Doug Ferguson (basse) sont membres du trio blues rock de Guildford dans le Surrey, The Brew. A l’occasion d’un concert en 1971, ils sont rejoints par Peter Bardens (claviers) et deviennent Camel. Leur premier album homonyme sort en 1972 sur le label MCA. 

La musique de Camel s’inscrit alors dans la lignée des grands groupes progressifs de l’époque, mais il lui manque la touche avant-gardiste qui permet de la dissocier d’autres formations (Pink Floyd, King Crimson…). Aussi, malgré des prestations live remarquées, MCA se sépare du groupe après ce premier disque. Les musiciens trouvent leur salut chez Decca, où ils resteront une dizaine d’années. 


The Snow Goose

La pochette du second album de Camel Mirage, paru en 1974, est un nouveau clin d’œil à l’effigie de la marque de cigarette éponyme. Salué par la critique, il permet au groupe d’affirmer sa propre identité musicale, sa patte (de chameau donc). Puis, c’est grâce à l’album instrumental, The Snow Goose paru en 1975, que la formation obtient la renommée qu’elle mérite. Encensé par la presse britannique, le groupe, accompagné par un orchestre symphonique, en donne une version live au Royal Albert Hall en octobre cette année-là. Ce concert sold-out marque l’apogée d’une période presque sans nuage.

 

Tensions

En effet, les albums parus les trois années suivantes, Moonmadness, Rain Dances et Breathless, sont empreints de tensions internes liées aux aspirations divergentes des musiciens. La composition du groupe s’en trouve bouleversée : Richard Sinclair (ex-Caravan) remplace Doug Fergusson, Mel Collins (ex-King Crimson) rejoint Camel alors que Peter Bardens, le claviériste, s’en va pour une carrière solo. Au crépuscule des seventies, le groupe publie l'excellent I Can See Your House From Here (1979), mais les ventes chutent. Souvent cantonné à rester dans l’ombre de The Alan Parsons Project, Camel n’est plus tenu que par son capitaine et fondateur Andrew Latimer dans les années 1980, qui continue tant bien que mal à produire ses albums conceptuels et à se battre contre des procès en tous genres.  


Comeback

L’Angleterre qui a vu naître leurs expérimentations sonores, est devenue une telle source de problèmes que Latimer décide en 1988 de mettre un cap définitif sur Los Angeles, où il fonde son propre label Camel Productions. Bien lui en a pris : l’album Dust and Dreams, sorti en 1992 du désert californien, redonne à Camel sa place, précédée de la nouvelle mention « groupe culte », dans le monde du rock progressif.

La réussite d’albums plus personnels (comme Harbour of Tears en 1996) et surtout de nombreux live (Never Let Go en 1993, Coming of Age en 1998) régulièrement qualifiés de chefs-d’œuvre, témoigne de la nouvelle stature du groupe d’Andrew Latimer, aujourd’hui entouré du batteur Denis Clément, du bassiste Colin Bass et du pianiste Ton Scherpenzeel.