Brigitte Engerer

Naissance

Tunisia

Biographie

Concertiste renommée, Brigitte Engerer est révélée par trois grands prix successifs (Concours Long-Thibaud à Paris, Tchaïkovski à Moscou et Reine-Elisabeth à Bruxelles) avant de commencer une carrière remarquée sous la direction du chef Herbert von Karajan en 1979. La pianiste spécialisée dans le répertoire romantique connaît de multiples réussites dans les Oeuvres pour piano à quatre mains de Rachmaninov (1989), les Nocturnes de Chopin (1992) ou son Carnaval opus 9 de Schumann (1996), récompensé par un Grand Prix du disque. Dans les années 2000, son art prend de l'ampleur avec Un Requiem allemand (2004) et une Via Crucis (2007) en compagnie de l'ensemble Accentus de Laurence Equilbey. Épouse de l'écrivain Yann Quéffelec et élevée au grade de Commandeur des Arts et des Lettres, Brigitte Engerer, décédée le 23 juin 2012 à l'âge de 59 ans, restera comme l'une des grandes figures du piano français. 

Née à Tunis (Tunisie) en 1952 dans une famille de mélomanes, Brigitte Engerer étudie le piano dès l'âge de cinq ans. Quand la famille déménage pour Paris, elle poursuit ses cours au Conservatoire dans la classe de la pianiste Lucette Descaves, filleule de Camille Saint-Saëns et formatrice de nombreux concertistes, de Georges Pludermacher aux soeurs Labèque.

En 1968, âgée de quinze ans, Brigitte Engerer se voit décerner par le Conservatoire parisien un Premier Prix de piano à l'unanimité. Ces encouragements sont couronnés l'année suivante par le titre de lauréate du Concours international Long-Thibaud. Considérée comme l'un des espoirs les plus prometteurs de la nouvelle génération de pianistes succédant aux grandes figures des années cinquante et soixante (les Arrau, Ciccolini, Brendel et consorts), Brigitte Engerer termine son cycle au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, sous l'égide de Stanislas Neuhaus, pendant neuf années d'un labeur intense.

En 1978, elle remporte le 3ème Prix du Concours Reine-Elisabeth de Belgique. La pianiste française, formée au plus haut niveau, est alors prête pour une carrière internationale qui s'annonce sous les meilleures auspices avec l'invitation du chef Herbert von Karajan et du Berliner Philharmoniker (1979). Devenue une concertiste de premier plan, Brigitte Engerer se spécialise dans le répertoire romantique où elle excelle. Parmi ses oeuvres phares figurent un Concerto n°1 de Tchaïkovski avec Emmanuel Krivine et le Royal Philarmonic Orchestra ; les Nocturnes de Chopin ; les Sonates de Beethoven ; le Concerto pour piano et les Sonates de Schumann (ainsi que le Carnaval, Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros, et les Scènes d'enfants).

Adepte des collaborations insolites, Brigitte Engerer s'associe avec le pianiste russe Oleg Maisenberg dans l'exécution des oeuvres à quatre mains de Rachmaninov (pour un ou deux pianos) et avec le violoncelliste Henri Demarquette dans les oeuvres dédiées de Chopin. Par la suite, elle enreigstre le Requiem allemand de Brahms dans une version à deux pianos avec le Polonais Boris Berezovsky et le choeur Accentus de Laurence Equilbey. En 2007, avec son mari l'écrivain Yann Quéffelec dans le rôle du récitant, la passionnée de musique russe se plonge dans les Souvenirs d'enfance (la seconde partie de sa jeunesse passée en URSS).

En 2009, la pianiste collabore au film Je te mangerais de Sophie Laloy, dans lequel elle apparaît et pour lequel elle joue. Atteinte d'un cancer, elle n'en poursuit pas moins sa carrière avec force et vigueur. Le 23 juin 2012, la maladie stoppe brutalement la carrière de celle qui restera comme une grande figure du piano.  Pianiste émérite, Brigitte Engerer a connu les honneurs de la Légion d'honneur, de l'ordre national du Mérite et a été intronisée Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres.