Barney Wilen

Naissance

4 Mars 1937, Nice, , France

Biographie

Barney Wilen est l'un des saxophonistes ténors européens les plus populaires sur scène dans les années 1950, à qui l'on doit la bande-son des films Des Femmes Disparaissent et Un Temoin Dans La Ville. Accompagnateur de Thelonious Monk, Art Blakey et Miles Davis, il suit une voie free jazz avant un voyage en Afrique qui lui inspire l'album Moshi (1972). Redécouvert dans les années 1980, il enregistre La Note Bleue d'après la BD homonyme, puis New York Romance, avant de décéder en 1996.

Né d'une mère française et d'un père américain, Barney Wilen vit aux États-Unis de 1940 à 1946 avant de s'installer en France. À Nice, il suit des cours de saxophone, joue quelque temps dans la région et se présente à Paris en 1953 à un concours dont il remporte le premier prix des interprètes étiquetés cool jazz. Du coup il devient au cours des années 1950, après Bobby Jaspar, l'un des saxophonistes ténors européens les plus populaires sur scène et dans les sondages.

Musicien de club, il fréquente le Tabou et le Club St-Germain dans lesquels il rencontre un grand nombre de musiciens à la fois européens et américains. À cette période, il est l'un des représentants les plus éminents de la France dans le domaine du jazz, ce qui lui vaut de recevoir les honneurs du prix Django-Reinhardt en 1957. Dans la presse de l'époque, on peut lire les éloges sur le prodige niçois.

La fin des années 50 est une période très riche en projets artistiques durant laquelle il joue avec des grandes personnalités du jazz moderne américain dont Thelonious Monk, Bud Powell, Dizzy Gillespie, Jay Jay Johnson, Milt Jackson, Kenny Dorham, etc. Il participe également à la bande sonore du film Ascenseur pour l'échafaud sous la direction de Miles Davis et du cinéaste Louis Malle. À la fin des années 50, il travaille sur d'autres musiques pour le cinéma dont celles du film Les Liaisons dangereuses en collaboration avec Thelenious Monk et Un témoin dans la ville ou encore « Des femmes disparaissent » dont il est le compositeur.

Après cette période faste, Barney Wilen ne fait plus parler beaucoup de lui jusqu'à un retour à la fin des années 60 sur le terrain de la musique expérimentale, des collages sonores, du free jazz, du jazz rock et du jazz fusion. De retour d'un voyage sur le continent africain, ses nouvelles sources d'inspiration sont l'Afrique, l'Inde et les bruits urbains dont il fait des mélanges et avec lesquels il réalise un certain nombre de disques entre la fin des années 60 et le début des années 70.

Une nouvelle retraite commence à ce moment jusqu'au nouveau souffle du jazz des années 80 sous l'impulsion de jeunes boppers et le retour des anciens qui n'ont pas dit leur dernier mot. Il s'agit presque d'une renaissance tant le public redécouvre et apprécie le saxophoniste qui profite de l'occasion pour tourner et enregistrer à nouveau avec ses anciens compagnons de scène comme Jimmy Gourley. En 1987, la carrière du saxophoniste se cache derrière l'imaginaire de la bande dessinée La Note Bleue, conçue par Loustal et Paringaux. Autour de ce travail graphique, Barney Wilen réalise un de ses derniers disques avant de sortir New York Romance en 1995 et de décéder l'année suivante.