Brigitte Bardot

Nom de naissance

Brigitte Anne-Marie Bardot

Naissance

28 Septembre 1934, Paris, Seine, France

Biographie

Icône des années 1960 et du cinéma, Brigitte Bardot a exercé en parallèle de ses rôles, une carrière de chanteuse yéyé et pop aux multiples succès, en particulier sous la plume de Serge Gainsbourg. Née à Paris le 28 septembre 1934, celle que l'on surnomme rapidement par ses initiales B. B., est révélée au cinéma par le film de Roger Vadim, Et Dieu créa la femme (1956), dont la musique signée Paul Misraki donne lieu à un mini-album (25cm) comportant des dialogues et en couverture la jeune vedette. Sa carrière de chanteuse entamée en 1961 avec le 45-tours « Sidonie » se développe en pleine vague yéyé, parallèlement à ses rôles dans La Vérité (1960), Vie privée (1961) et Le Mépris (1963). Sur des textes signés Jean-Max Rivière, Brigitte Bardot chante « La Madrague » (1963), « Moi je joue » et « Je me donne à qui me plaît » (1964), ainsi qu'un premier titre signé Serge Gainsbourg, « L'Appareil à sous », extraits du 25cm Brigitte et des albums Brigitte Bardot (1963) et B.B. (1964). Après le film Viva Maria ! de Louis Malle au côté de Jeanne Moreau, dans lequel les deux actrices interprètent « Ah ! Les Petites Femmes de Paris », sa collaboration avec le maître-ès-pop français Gainsbourg débouche sur une série de tubes inoxydables dont « Bubble Gum » (1965) et les duos « Bonnie and Clyde » et « Comic Strip » (1967). Ces deux dernières chansons écrites pour le spectacle télévisé du Nouvel An 1968 sont intégrées à l'album Bonnie and Clyde (1967) et suivies par le titre culte « Harley Davidson » (1968), inclus dans l'album Brigitte Bardot Show. La romance passionnée entre l'actrice et le compositeur inspire à Gainsbourg la première mouture du duo érotique « Je t'aime moi non plus », que Brigitte Bardot ne souhaite pas voir paraître pour ne pas compromettre son mariage avec le milliardaire Gunther Sachs. La version chantée deux ans plus tard avec Jane Birkin fera scandale, tandis que la première version sera finalement publiée en 1986. Dernier avatar de leur liaison, l'hommage de Gainsbourg à Bardot, « Initials B.B. », paraît en 1968 dans la foulée de leur rupture. En 1970, elle interprète « Tu veux ou tu veux pas », adaptation française d'une chanson brésilienne, puis « Nue au soleil » et en 1973, le duo avec Sacha Distel « Le Soleil de ma vie », d'après Stevie Wonder. Après son retrait des plateaux de cinéma la même année, la star internationale se consacre depuis sa villa « La Madrague » à Saint-Tropez, à la protection des animaux et crée une Fondation à son nom. Pour cette cause, Brigitte Bardot enregistre en 1982 une dernière chanson, « Toutes les bêtes sont à aimer ». De multiples compilations rassemblent ses succès dont The Best of Bardot (2004), Anthologie (2005), Les 50 Plus Belles Chansons (2008) et La Belle et le Blues (2020), comprenant le morceau-titre inédit.

Brigitte Bardot est déjà une star du cinéma quand elle enregistre son premier 45-tours, la chanson « Sidonie », sur un poème de Charles Cros mis en musique par Jean-Max Rivière et Yanis Spanos, qui vont par la suite accompagner la blonde atomique dans sa carrière discographique. La chanson figure dans le film Vie Privée ; on l’y voit la chanter en s’accompagnant à la guitare, de cette voix mutine à la sensualité perverse incarnée. « Sidonie » sort en super 45-tours en 1962, additionnée de trois thèmes instrumentaux.

Chanteuse à succès, star accomplie

Comme ses nombreuses consoeurs comédiennes des sixties, il est évident que Bardot doit chanter et c’est Philips qui lui fait signer un contrat et sort son premier album, un 25 cm, en 1963. Il contient une collection de tubes inoxydables : « L’Appareil à sous » signé Serge Gainsbourg, comme « Je me donne à qui me plaît », deux chansons qui de toute évidence tablent sur l’aura de sex-symbol de leur interprète. L’album contient aussi « La Madrague », de Rivière et Bourgeois et du jazz joyeux avec la reprise de « Everybody Loves My Baby » ou les inédits « Les Amis de la musique », « C’est rigolo » arrangés par Claude Bolling et pour le goût sud-américain de la vedette, « El Chuchipe » ou « Invitango ».

L’album est un succès, le public est déjà accoutumé à la voir chanter, puisqu’elle le fait régulièrement lors de ces shows télévisés (souvent pour le premier janvier, star oblige) que diffuse l’unique chaîne française. Trois morceaux ont été enregistrés lors de ces premières sessions, qui n’ont pas été mis sur l’album, dont « La Belle et le blues », signé Gainsbourg, « La Leçon de guitare » en duo avec Olivier Despax et « Tiens c’est toi ! », en duo avec Jean-Max Rivière. On les trouvera plus tard, sur les intégrales en CD. Il faut noter, car c’est unique à cette époque, que cet album sort aux Etats-Unis, avec une pochette différente et sous le titre Brigitte Bardot Sings.

Initiales B.B.

Le temps d’exploiter quelques EP tirés de cette œuvre liminaire et voilà un deuxième album de Brigitte Bardot, B.B. (1964). Un album essentiellement écrit et dirigé par JM Rivière, arrangé par Alain Goraguer (Gainsbourg a établi la connexion) et qui contient quelques gemmes comme « Moi je joue », « Ca pourrait changer » et sa couleur pop yéyé, « A la fin de l’été », « Je danse donc je suis », le brésilien « Maria Ninguen » qu’elle reprend en portugais, ou encore « Mélanie ». Douze chansons où B.B. s’applique à chanter avec un professionnalisme qui ne gomme pas sa candeur.

En 1965, elle revient avec un EP inédit incluant « Je manque d’adjectifs » cosigné André Popp, « Les hommes endormis » et deux chansons de Gainsbourg : « Les Omnibus » et surtout « Bubble Gum », qui est resté dans les mémoires, comme un sommet de chanson acidulée. En 1965, sort également la bande originale de Viva Maria, le film de Louis Malle avec les deux stars majeures du cinéma hexagonal, Brigitte Bardot et Jeanne Moreau. Brigitte et Jeanne y chantent de concert « Paris, Paris, Paris », « Ah ! Les p’tites femmes de Paris » et « Maria Maria ».

En 1966, Brigitte Bardot sort un nouveau super 45-tours original avec quatre titres de la patte Rivière/Bourgeois, sur des orchestrations de Charles Blackwell, qui a arrangé notamment Françoise Hardy : « Le Soleil », « Gang Gang », « On déménage » et « Je reviendrais toujours vers toi ». Brigitte Bardot enregistre ensuite un monument : « Je t’aime moi non plus », qui restera inédit de longues années. Après sa courte mais intense love affair avec Gainsbourg, elle a épousé le play boy Gunther Sachs et craint que cet enregistrement torride et explicite (les soupirs d’extase que Bardot pousse ici n’ont rien à envier à ceux de celle qui finalement reprendra « le rôle », Jane Birkin, en 1969) ne froisse son frais épousé. Il faudra attendre 1986 pour écouter ce rock & râle dans sa version originelle.

Suite et fin

En 1967, la télévision diffuse un événement qui va faire beaucoup pour les premiers émois sexuels de jeunes gens qui sont scotchés devant l’écran : on y diffuse le Bardot Show, une mise en scène explosive et des chansons inédites, avec quelques invités (Sacha Distel, Gainsbourg, tous deux ex-amants de la dame, mais aussi Manitas de Plata, son idole gitane). Dans la pleine maturité de sa beauté, B.B. y est phénoménale et les chansons de Serge Gainsbourg (« Harley Davidson » et « Bonnie & Clyde ») sont des morceaux de légende.

« Comic Strip » est tout aussi mythique, avec une Brigitte Bardot en perruque noire éclatant des baudruches en collant parme… Et puis « Contact » et son atmosphère de Spoutnik. Un album distribué par AZ sort en 1968, composé de ces chansons, de reprises de son ancien répertoire et de quelques instrumentaux de Francis Lai. On en remarque la superbe pochette, où une Bardot nue sous l’objectif de Sam Levin jaillit d’un papier kraft… LA même année sort aussi le monument Bonnie & Clyde. Est-ce un album de Gainsbourg ? Un disque de Bardot ? Peu importe, elle chante certains titres, lui en chante d’autres, ils duettisent sur le morceau-titre et c’est du bonheur.

Après s’être éloignée des studios, Brigitte Bardot signe un nouveau contrat avec Philips et propose un 45 tours en 1969, « La Fille de paille », couplé avec « Je voudrais perdre la mémoire », deux chansons composées par Gérard Lenorman. Elle ne va plus ensuite enregistrer que des 45-tours simples, le format en vigueur alors. En 1970, elle reprend le hit brésilien « New Yen Que Nas Tem », plus connu par Zanini, qui l’a adapté sous le titre « Tu veux ou tu veux pas ». Il y aura encore « Nue au soleil », une profession de foi en quelque sorte pour la Tropézienne emblématique.

Puis ce sera une série de duos : avec Annie Girardot pour la bande originale des Novices, avec Guy Marchand pour celle de Boulevard du rhum, chacun de ces films où elle joue donnant lieu à une chanson. En 1973, c’est « Vous ma lady » avec Laurent Vergez, puis « Le Soleil de ma vie » avec Sacha Distel, qui adapte le « Sunshine of My Life » de Stevie Wonder. Le point final est un single de 1982 attaquant les « vilains chasseurs » : « Toutes les bêtes sont à aimer », qui marque la fin de sa carrière artistique et le début de son sacerdoce en faveur des animaux, les droits de ce 45-tours étant versés à sa fondation naissante.