Gabriel Bacquier

Naissance

17 Mai 1924, Béziers, Hérault, France

Biographie

Considéré comme l'un des plus grands chanteurs barytons de son temps, Gabriel Bacquier (né à Béziers en 1924) a fait des débuts remarqués à Bruxelles en 1953 et à Paris en 1958 avant d'atteindre la scène internationale. Populaire aux États-Unis, il brille dans les opéras de Chicago et Philadelphie puis au Metropolitan Opera de New York en 1964 où il chante dans Samson et Dalila. Son répertoire partagé entre les opéras français, italiens, les mélodies et les opérettes lui vaut une réputation de « chanteur français léger » qu'il compense par la création d'oeuvres contemporaines (Le Dernier sauvage de Gian Carlo Menotti en 1963). Ses interprétations dans Pélléas et Mélisande, Les Contes d'Hoffmann et Don Giovanni font date tandis que le rôle-titre de l'opéra filmé Falstaff l'immortalise en 1979. Retiré de la scène en 1994, Gabriel Bacquier n'en est pas moins actif à travers l'enseignement de son savoir au Conservatoire de Paris et à l'Académie de musique de Monaco.

Venu au monde le 17 mai 1924 à Béziers (Hérault), Gabriel Bacquier est fasciné dès l'enfance par tout ce qui à trait au chant lyrique. Fils d'un cheminot, étudiant à Montpellier, il reprend ses cours de chant après avoir servi sous les drapeaux durant l'Occupation et prépare la classe du Conservatoire de Paris d'où il ressort diplômé en 1950.

Engagé dans la compagnie de José Beckmans puis au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles de 1953 à 1956, le jeune baryton partage son répertoire entre les opéras français (les classiques Faust, Manon, Werther et Lakmé) et italiens (La Bohême, Le Barbier de Séville) avec un goût pour l'opérette. En 1956, c'est dans Madame Butterfly qu'il fait ses grands débuts à l'Opéra-Comique de Paris avant de jouer Germont de La Traviata au Palais Garnier deux ans plus tard. Après quelques succès au Festival d'Aix-en-Provence dans Don Giovanni (1960) puis Rigoletto et Tosca à Paris, Gabriel Bacquier brigue une carrière internationale qui le conduit du Festival de Glyndebourne (Les Noces de Figaro, 1962) à Vienne, Milan et Londres.

L'année 1962 marque les débuts de Gabriel Bacquier aux États-Unis. L'Opéra de Chicago accueille à bras ouverts la troupe française de Samson et Dalila conduite par Georges Prêtre. Il poursuit à l'Opéra de Philadelphie où il interprète Les Pêcheurs de perles de Bizet et Lakmé face à Joan Sutherland. Le 17 octobre 1964, Bacquier débute au Metropolitan Opera de New York dans le même rôle ; il restera l'un des rares chanteurs (français) à rester à l'affiche pendant dix-huit saisons. Au fil des productions, le chanteur se spécialise dans certaines oeuvres comme Pélléas et Mélisande (de Lorin Maazel à Serge Baudo) ; Les Contes d'Hoffmann où il peut jouer jusqu'à quatre rôles différents dans les versions dirigées par Peter Maag, Serge Baudo ou Richard Bonynge (1970-71) ; Don Giovanni (en 1966 et 1978). En 1976, il donne la réplique à Margaret Price et Placido Doming dans l'Otello dirigé par Georg Solti. C'est avec le même chef d'orchestre et l'Orchestre philharmonique de Vienne qu'il enregistre Falstaff pour les besoins du film de Götz Friedrich, en 1978.

Associé au répertoire lyrique français, Gabriel Bacquier ne ménage pas ses efforts pour effacer cette image en multipliant les rôles en italien (Un bal masqué, La Force du destin, Tosca, Don Carlos...). Son goût pour l'opérette est raillé et amoindrit sa réputation ? il compense en se faisant le créateur d'oeuvres contemporaines comme Le Dernier sauvage de Giancarlo Menotti (1963) ou André del Sarto de Jean-Yves Daniel-Lesur (1969). Il est aussi un grand amateur de mélodies signées Mozart, Poulenc, Ravel ou Déodat de Séverac.

Considéré comme l'un des plus grands barytons de son temps, celui des Tito Gobbi, Hermann Prey et Giuseppe Taddei, Gabriel Bacquier met un terme à sa carrière en juin 1994 après une dernière représentation de Don Pasquale (Donizetti) dans la salle qui a vu ses débuts, l'Opéra-Comique. Passionné par l'enseignement, il fait profiter de son expérience aux élèves du Conservatoire de Paris et de l'Académie de Monaco depuis 2001. En 2008 paraît un recueil où il interprète des chansons du méconnu Pierre Louki. Gabriel Bacquier a été honoré de l'Ordre National du Mérite, de l'Ordre des Arts et des Lettres au rang de Commandeur et de Chevalier de la Légion d'honeur. Sa discographie riche d'une centaine de références couvre quatre décennies de productions lyriques de haut niveau.