Martha Argerich

Naissance

5 Juin 1941, Argentina

Biographie

Pianiste au tempérament exacerbé, Martha Argerich (née en 1941) est un cas à part dans le domaine de la musique classique. Elève surdouée, elle devient rapidement une soliste d'élite pouvant se confronter aux orchestres les plus prestigieux. Dans le même temps, elle refuse tout folklore médiatique, ne donne aucune interview et reste retranchée dans son art, parfois jusqu'à un long silence. Son aisance et son instinct au clavier lui permettent d'aborder tous types de compositeurs et de partitions, interprétant à la perfection les oeuvres maîtresses de Bach, Mozart, Beethoven, Liszt, Chopin, Bartok, Ravel, Debussy et Stravinsky, jusqu'aux plus contemporains. Martha Argerich est également reconnue comme un éminent soutien aux jeunes pianistes comme Ivo Pogorelic ou Hélène Grimaud. Après la perte de son complice des débuts, Claudio Abbado, en 2014, Martha Argerich se réfugie dans le travail. La compilation Le Piano Roi, qui résume son art, précède Music for Two Pianos (2015), un récital Rachmaninov enregistré avec Nelson Goerner.

Martha Argerich naît le 5 juin 1941 à Buenos Aires, en Argentine. Dès l'âge de cinq ans, la jeune fille révèle d'étonnantes prédispositions musicales au piano, contrariant son souhait de devenir médecin.

Formée au conservatoire, elle retranscrit dès huit ans et avec la plus grande aisance des concertos de Mozart et Beethoven et des suites de Bach. En 1955 (elle n'a alors que quatorze ans), l'état argentin lui attribue une bourse pour étudier en Europe auprès des plus grands maîtres, à Londres puis à Vienne et en Suisse. Les pianistes Friedrich Gulda, Nikita Magaloff et Arturo Benedetti Michelangeli lui donnent des leçons.

Titulaire de grands prix de piano aux concours de Genève et Bolzano, Martha Argerich remporte le prestigieux concours Frédéric-Chopin de Varsovie en 1965 et débute sa carrière professionnelle au Lincoln Center de New York l'année suivante. Déjà, son tempérament intransigeant lui attire les foudres des organisateurs de concerts, faisant face à des désistements aussi inexplicables qu'inattendus. Rebelle jusqu'au bout, la pianiste ne signe jamais de contrat, malgré un calendrier établi sur plusieurs mois. Son premier enregistrement, en 1960, lui vaut les compliments de Vladimir Horowitz.

En 1969, Martha Argerich épouse le chef d'orchestre Charles Dutoit, dont elle divorce en 1973, interrompant alors sa carrière pendant trois ans. Elle se marie ensuite au pianiste Stephen Kovacevich. La grande facilité et l'instinct de la partition de Martha Argerich lui permet d'aborder des compositeurs de tous temps, de Bach aux contemporains, en passant par les plus belles pages de Mozart, Beethoven, Liszt, Chopin, Rave, Debussy ou Stravinsky qu'elle a magnifiées. En 1980, rétive aux récitals en solitaire, elle décide de ne se produire qu'accompagnée par un orchestre de chambre ou grand orchestre.

Martha Argerich est également reconnue comme un grand soutien à de jeunes pianistes. On lui doit la révélation d'Ivo Pogorelic et l'ascension d'Hélène Grimaud. Cette grande amie de Nelson Freire organise depuis 1996 le festival de Beppu, au Japon, et livre régulièrement le résultat de ses concerts sur disque. Détentrice de quatre Grammy Awards et de multiples autres récompenses, Officier des Arts et Lettres (1996), Martha Argerich est entrée depuis longtemps dans la légende du piano et continue de se produire d'un festival à un autre, au gré de ses envies.

En 2014, la disparition de son complice des débuts, Claudio Abbado, l'affecte beaucoup. La compilation Complete Concertos, qui rassemble leurs oeuvres communes, paraît entre l'anthologie Le Piano Roi (2014) et deux nouveaux récitals : l'un consacré au duos de Mozart, Schubert et Stravinsky et l'autre à la musique pour deux pianos de Rachmaninov, avec Nelson Goerner.