Alan Stivell

Nom de naissance

Alan Cochevelou

Naissance

6 Janvier 1944, France

Biographie

Héraut de la musique bretonne, Alan Stivell, né Cochevelou à Riom, commune d'Auvergne, en 1944, est l'initiateur du renouveau de la harpe celtique. Ses débuts dans les années 1950 suscitent progressivement l'intérêt auprès des puristes puis du grand public. Féru de culture bretonne, le musicien crée ses propres compositions de musique traditionnelle et se produit avec le Bagad Bleimor avant de poursuivre une carrière sous son nom avec une harpe amplifiée. Ses albums Reflets (1970), Renaissance de la Harpe Celtique (1972) et Chemins de Terre (1974) rencontrent un succès international qui le propulse de la scène de l'Olympia aux Grammy Awards. En 1979 il crée la symphonie Tir Na N'Og, empruntant son inspiration aux styles pop, rock ou jazz. Militant pour le rapprochement des cultures tout en prônant la langue gaélique, Alan Stivell connaît un regain de notoriété au cours des années 1990 lorsqu'il modernise son instrument et ses sonorités avec l'aide des synthétiseurs (Explore, 2006) ou reste fidèle à la tradition comme dans l'album Back to Breizh (2000). En 2013, le CD et DVD 40th Anniversary Olympia 2012 célèbre l'anniversaire de son concert historique de 1972 à L'Olympia et en 2015, AMzer évoque le cycle des saisons.

Malgré ce que son oeuvre et son image populaire peuvent laisser croire, Alan Stivell n'est pas né en terre bretonne. C'est à Riom en Auvergne que nait, le 6 janvier 1944, Alan Cochevelou. Son père Georges est originaire de Gourin en Centre-Bretagne. Cet artiste peintre, passionné de culture celtique, s'installe à Paris pour se plonger dans un projet qui lui tient à coeur, la restauration d'instruments anciens. En particulier la harpe celtique, instrument oublié après avoir été popularisé en Irlande plusieurs siècles auparavant. Aux débuts des années 1950, il conçoit et fabrique lui-même un prototype unique qu'il offre à son fils Alan, âgé de 9 ans. Pour l'enfant, qui apprend alors le piano, c'est un vrai coup de foudre.

Ainsi naît sa passion passion pour l'instrument, mais aussi pour toute la culture de la Celtie : Écosse, Irlande, Pays de Galles et Bretagne. Il prend des cours auprès de son père et de la harpiste Denise Mégevand, qui, dans le but de promouvoir cet art oublié, organise le premier concert d'Alan Stivell à la Maison de la Bretagne, à Paris, en novembre 1953, puis au siège de l'Unesco et au sein de la cathédrale de Vannes. Plus qu'une curiosité, ces concerts créent un nouvel engouement, dans un paysage musical qui a pour ambassadeurs Piaf, Aznavour ou les artistes d'opérettes réalistes. Pour preuve, Alan Cochevelou n'est âgé que d'une dizaine d'années, quand il se produit en première partie de Line Renaud à l'Olympia.

En 1959, accompagné par son père, qui signe les compositions à partir de traditionnels bretons, gaéliques et irlandais, Alan sort un premier 45-tours, entièrement instrumental, intitulé « Musique gaélique ». Pendant ces années, il vit sa passion jusqu'à apprendre la langue, la danse bretonne ainsi que la bombarde et la cornemuse au sein du bagad (« groupe de sonneurs » en breton) Bleimor. L'année 1967 marque un tournant dans sa carrière : Alan Cochevelou devient Alan Stivell (« source » en breton) et signe chez Philips. Il se produit hors des frontières de l'Hexagone, chante lui-même, est accompagné de la chanteuse Andrée Le Gouilh ou bien se produit avec le bagad Bleimor, qui profite également de la renommée de son penn soner (« sonneur principal ») pour devenir l'une des meilleures formations de musique celtique.Mais, sensible à la révolution culturelle des sixties où les groupes rock influencent la jeunesse (il sort en 1968 un 45-tours intitulé « Flower power »), il souhaite lui aussi utiliser l'amplification électrique. En 1970, sort l'album Reflets, dont la chanson en breton, « Brocéliande-Son ar chistr » est un immense succès. En 1972, il crée le premier tube de rock celtique, « Pop Plinn » sur le disque Renaissance de la Harpe Celtique. L'album reçoit le prix de l'Académie Charles-Cros et est salué unanimement en Europe. Alan Stivell, qui qualifie simplement sa musique d'« ethno-moderne », propose un retour aux sources celtiques qui semble parler à beaucoup de monde : l'album est nominé aux Grammy Awards aux États Unis. Le 28 février 1972, Alan Stivell se produit à l'Olympia, accompagné entre autres du guitariste Dan ar Braz pour un concert joué à guichets fermés. L'album tiré de ce concert se vendra à 1,5 million d'exemplaires.

En 1973, le disque Chemins de Terre est désigné disque de l'année par l'hebdomadaire britannique Melody Maker. En 1974, Alan Stivell fonde son propre label, Keltia III, et adopte avec des titres comme « Délivrance », un discours militant pour la reconnaissance de toutes les cultures, basant sur combat sur l'identité bretonne bien sur, mais se battant plus largement contre tout type d'oppression contre les identités minoritaires. Des États-Unis à l'Australie, il se produit partout dans le monde jusqu'à la fin de la décennie. En 1979, il crée même une symphonie qu'il qualifie d'universelle,Tir Na N'Og (« Pays de l'éternelle jeunesse » en gaëlique) qui mêle la musique celtique au rock, à la pop, au jazz, le tout joué sur scène par environ 75 musiciens.

Puis, Stivell subit l'éclipse de la musique celtique au début des années 1980, il préfère abandonner pour un temps la production musicale et part en tournée mondiale, mais peine à renouveler son public. En 1991, il sort un nouvel album, The Mist of Avalon, rendant hommage à la légende du Roi Arthur. En 1993, le bien-nommé album Again marque son retour sous les projecteurs et le début de la seconde vague celtique. Il entraîne, comme dans les années 1970, une foule d'artistes derrière lui (pour ce disque il s'entoure de Shane McGowan, Laurent Voulzy, Kate Bush, Dan Ar Braz, Gilles Servat...). En 1996, il se produit devant 50 000 personnes à la Fête de l'Humanité à Paris. 1 Douar, sorti en 1998, lui permet d'inviter, entre autres, quelques ambassadeurs des langues wolof (Youssou N'Dour) et arabes (Khaled) et de se produire dans plusieurs grandes villes américaines.

Back to Breizh
, son vingtième album sorti en 2000, remet la harpe et le son acoustique au premier plan. Stivell souhaite revenir à ses origines, à la source de sa carrière, afin de mesurer le chemin parcouru et faire le bilan de son long combat pour la reconnaissance de la langue bretonne et l'identité celtique. Il publie en 2004, cinquante ans après que lui, et surtout son père, aient remis la harpe des bardes celtes au goût du jour, un ouvrage retraçant fidèlement l'histoire de cet instrument Telenn, la harpe bretonne, co-écrit avec Jean-Noël Verdier. Un livre qu'il présente et promeut dans de nombreux festivals littéraires.

En 2006, sort Explore son vingt deuxième album qui célèbre un nouveau virage électro dans la carrière du harpiste. À l'occasion des rencontres poétiques internationales de Bretagne en 2007, il reçoit un prix d'honneur pour l'ensemble de ses textes, prouvant, s'il le fallait encore, que dans l'histoire de la Celtie, à la fois sur le plan musical et littéraire, il y a un avant et un après Alan Stivell. Alan Stivell célèbre en 2012 l'anniversaire de son concert historique donné quarante ans plus tôt à l'Olympia par une nouvelle performance publiée l'anée suivante sous CD et DVD. En 2015, AMzer, enrgistré dans son home studio, réunit ses amis musiciens autour de nouvelles chansons ayant pour thème le cycle des saisons.

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