Biographie
À seulement 23 ans, Cory a déjà connu plusieurs vies, rythmées par de nombreux allers-retours entre la Martinique et la métropole, entre la danse et le chant, entre les chorales gospel et le conservatoire, où il a étudié durant quatre ans. « J’avais envie d’apprendre la batterie. À 13 ans, je faisais même partie d’un groupe de jazz. Sur le coup, j’aurais préféré aller faire du foot avec mes potes, mais je me rends compte aujourd’hui de ma chance. La batterie, c’est le chef d’orchestre de la musique moderne, c’est ce qui me permet de comprendre comment entrer sur une instru. » Grâce à la batterie, dit-il, il a également appris à varier son flow en fonction de la rythmique, à tenir la mesure et, plus important encore, à changer régulièrement de tonalité. « Je sais à présent qu’il y a un million de façons de chanter. »
Depuis ses premiers morceaux, enregistrés à l’adolescence, Cory a surtout compris qu’il existe différentes façons d’écrire, différents thèmes à explorer. Ainsi, parler uniquement d’amour lui paraît désormais trop restrictif : il ressent l’envie de s’essayer à d’autres sujets, à même de l’amener vers de nouveaux challenges, susceptibles de le sortir de sa zone de confort. « C’est aussi pour ça que je me plais à écrire des textes très personnels, presque introspectifs. Parce que ce sont les chansons qui me touchent le plus, et parce qu’elles m’incitent à raconter des choses que j’ai un peu trop tendance à garder pour moi. »
Cory est partageur, et c’est tant mieux : c’est qu’il serait cruel de se priver de ses morceaux, en équilibre stable entre les confessions intimes (sur ses années en Martinique, sur sa relation conflictuelle avec son père, etc.) et les mélodies ensoleillées, les moments nuancés et les refrains enjoués, les pulsions émotionnelles et les rythmes dansants. À l’image de “Cocktail”, premier extrait d’un album à venir (Nouveau chapitre) : « C’est un morceau très festif, de ceux qui ont mis tout le monde d’accord lorsqu’on était en studio. Ce qui est marrant, c’est que c’était un texte de rap à la base. L’instru était tellement forte que j’ai préféré retravailler mes phrases pour les adapter à ma façon de chanter. »
En résulte un tube en puissance, un single au refrain fédérateur et à la mélodie suffisamment accrocheuse pour inciter au rapprochement des corps sur la piste de danse. Pour ce fan de Michael Jackson et Kassav’, dont il se plaisait à imiter les voix étant gamin, “Cocktail” est aussi l’occasion de souligner qu’il en a fini avec le R&B langoureux et romantique de ses premières chansons. À présent, Cory travaille avec des beatmakers ayant collaboré avec Gims, se fie davantage à l‘énergie des productions et s’essaye de temps à autres à l’anglais ou au créole. « Je me fie beaucoup à la sonorité des mots. Peu importe que le son soit rap, dancehall ou R&B, il faut que chacun d’entre eux accroche l’oreille ». Une manière pour Cory de rappeler qu’il privilégie avant tout l’efficacité mélodique, et que derrière chacune de ses chansons bouillonne une vision singulière de la musique populaire.