Yannick Noah

Naissance

18 Mai 1960, Sedan, Ardennes, France

Biographie

De champion du monde de tennis à star de la variété française, il n'y avait qu'un pas pour Yannick Noah, né à Sedan le 18 mai 1960 et vainqueur du tournoi de Roland-Garros en 1983. Avec un reggae consensuel et une popularité jamais démentie, l'ancien tennisman a réussi sa reconversion dans la chanson, entamée en 1991. Cette année-là, le tube « Saga Africa » domine les hit-parades. Membre permanent des Enfoirés, Yannick Noah apparaît régulièrement au classement du Journal du dimanche en tant que personnalité préférée des Français. Forts de ce soutien populaire, ses albums sont alors des succès. En 2006, Charango succède à Métisse (2005) et Pokhara (2003). En 2010, Frontières précède l'hommage à son idole Bob Marley dans Hommage (2012). Après Bonheurs Ordinaires (2014), alors que les ventes de ses disques s'effritent, le chanteur fait une pause, le temps d'entraîner l'équipe de France de tennis. Il revient en 2019 avec l'album Bonheur Indigo.

La « saga » de Yannick Noah ne commence pas sur la terre de Simon Papa Tara. Le futur tennisman voit le jour le 18 mai 1960 à Sedan, dans les Ardennes. A l'âge de trois ans, il s'installe avec ses parents à Yaoundé au Cameroun dont son père Zacharie, joueur de football professionnel, est originaire. L'enfant ne tarde pas à se faire remarquer par un joueur entré dans la légende, Arthur Ashe, premier tennisman noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem.

Dès la fin des années 1970, il gagne plusieurs titres et conduit l'équipe de France de Coupe Davis en finale contre les Etats-Unis (1982). Le 5 juin 1983, il remporte les Internationaux de France de Roland-Garros. Yannick Noah est, en 2008, le dernier Français à avoir remporté le tournoi.

Black & What !

La vie de tennisman de Yannick Noah est marquée par des victoires et des échecs. Le 3 juillet 1986, il atteint la place du numéro trois mondial au classement de l'ATP. Il arrête sa carrière de joueur en 1991 pour prendre le poste de capitaine de l'équipe de France.

Dès l'année de sa reconversion, il entame une autre mutation puisqu'il devient chanteur. Il est d'abord l'homme de « Saga Africa », un titre populaire classé n°1 du Top 50 en août 1991. La même année, il chante et danse sur cet hymne à Lyon avec ses camarades lors de la victoire de la France en Coupe Davis. Dans la foulée, Yannick Noah sort un premier album en anglais, Black & What !, auquel participent Manu Dibango et Idrissa Diop.

Le disque reprend le tube « Saga Africa », ce qui lui permet d'obtenir un Disque d'or. Puis Yannick Noah revient en 1993 avec Urban Tribu, à nouveau enregistré en anglais. Le public veut-il vraiment du Noah chanteur ? L'album pop-rock bénéfice de la collaboration de Franck Langolff, mais passe inaperçu.

La voix des sages

Yannick Noah a connu en tant que tennisman 473 victoires contre 208 victoires. Il ne s'avoue pas vaincu. Il tente une nouvelle expérience, cette fois-ci en français avec l'album Zam Zam (1998). La langue de Molière lui correspond mieux, mais visiblement il ne parvient pas à extraire de ce disque le titre qui pourrait faire décoller sa carrière musicale. C'est l'échec.

Simon, le grand-père paternel de l'artiste est-il à l'origine de sa victoire en tant que chanteur ? Yannick Noah raconte dans le titre « Simon Papa Tara » qu'il est venu le visiter « d'où la mort ne fait plus peur ». Toujours est-il qu'avec l'album Yannick Noah, l'ex-tennisman explose en matière de ventes. Il doit notamment son succès à J. Kapler (alias Robert Goldman, le frère de Jean-Jacques Goldman) : leur collaboration est une symbiose entre le charisme du chanteur et l'habileté de Kapler à confectionner du sur-mesure. Il est l'auteur des tubes « Simon Papa Tara » et « La Voix des sages ».

Yannick Noah travaille également avec Jacques Veneruso, auteur de la chanson « Les Lionnes », autre succès de l'album. Il fait en solo l'Olympia et le Zénith, suivi d'un live (2002). C'est sur scène qu'il développe ce lien rare avec son public intergénérationnel.

Métisse

Noah, star de la variété française ? Son reggae « light » servi par des paroles humanistes et des mélodies accrocheuses séduit le grand public. Son cinquième album Pokhara sorti en 2003 réitère le succès du précédent en se vendant à plus d'un million d'exemplaires. J. Kapler est encore présent sur de nombreux titres de l'album, sur lequel Yannick Noah reprend par ailleurs « Dans l'eau de la claire fontaine » de Georges Brassens. L'artiste repart en tournée, avec comme point d'orgue la scène de Bercy en 2004.

Lui qui a toujours revendiqué ses racines africaines et françaises enregistre Métisse, qui paraît en juin 2005 et comporte des titres de Pokhara en live et des inédits. Le titre-phare est un duo réussi avec le rappeur Disiz La Peste, qui partage la même double origine. L'été, Yannick Noah se produit en concert acoustique au Casino de Paris et au Grand Rex.

Après trois albums couronnés de succès, Yannick Noah prend une direction musicale différente en bifurquant par les hautes plaines des Andes. En 2006, Charango, son septième album, prend pour titre le nom d'un instrument traditionnel d'Amérique latine. Là encore, il propose des chansons fédératrices dont « Aux arbres citoyens » en faveur de l'écologie. Il triomphe à nouveau sur scène lors d'une longue tournée immortalisée dans le DVD live Un Autre Voyage.

Saga familia

Yannick Noah est le parrain de la fondation Enfants de la Terre, créée par sa mère, Marie-Claire Perrier. En 1996, Il fonde Fête le Mur, une association qui permet aux jeunes des quartiers défavorisés d'accéder au tennis. Enfin, Yannick Noah ne cache pas non plus son engagement politique, voire son anti-sarkozysme. En 2007, il participe au meeting de Charlety en faveur de la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal.

L'artiste est lui aussi proche de ses cinq enfants qu'il a eus avec Cécilia Rhode, Heather Stewart-Whyte et Isabelle Camus. Au mois de mai 2008, Yannick Noah annonce qu'il part vivre aux Etats-Unis pour être auprès de certains d'entre eux, dont son fils Joachim, joueur de basket dans le club des Chicago Bulls.

Qu'il vive en France ou à New York comme ce fut le cas à un moment de sa vie, sa popularité ne faiblit pas. Yannick Noah est d'ailleurs sacré en 2008 par le classement du Journal du Dimanche et pour la deuxième fois consécutive « personnalité préférée des Français ». Cette constance dans l'affection que lui porte le public, se retrouve dans les thèmes de la tolérance et de la fraternité, que Yannick Noah utilise abondamment dans ses albums. Précédé du simple Angela (en hommage à Angela Davis), l'album Frontières est l'un des évènements musicaux de l'automne 2010. 

Ce nouveau succès suivi d'une tournée qui bat des records de rentabilité montre que le message de Yannick Noah ne perd rien de son impact dans le temps. Forcément fervent admirateur de Bob Marley, Yannick Noah prend le risque en mai 2012 de consacrer un album à des reprises de l'icône disparue. Sans avoir la prétention d'égaler son modèle, Hommage se partage entre tubes incontournables et titres moins connus du prophète jamaïcain. Yannick Noah se présente plus que jamais comme le porte parole de la France métissée avec Combats Ordinaires en 2014. Pour ce disque, il prend sur certains titres une tournure rock avec trois chansons écrites ou co-écrites avec Jean-Louis Aubert.